Dire ou ne pas dire...

Ah! Les réunions de famille! Les conversations fusent dans toutes les directions : on coupe la parole, on élève la voix, on argumente et on tente de défendre son point de vue. On essaie de protéger son territoire car la menace arrive de tous bords et de tous côtés. Juste ciel! On est encerclé par l’ennemi - la famille! Tous se permettent d’ajouter son petit commentaire, car dans tout ce tapage, personne n’écoute vraiment, sauf bien sûr celui à qui la critique est destinée. Si vous êtes sensible à l’opinion des autres, vous êtes sur le point de vous payer de longues visites chez le psy! À moins que, bien entendu, vous tentiez d’éviter les propos désagréables en faisant preuve de souplesse, d’agilité ou de doigté. De prime abord, ça peut sembler difficile à réaliser. Cependant, ça reste dans le domaine du possible.


Qu’elle soit bonne ou mauvaise, au départ la critique dérange. C’est après le dérangement que se dégagent deux catégories :

La critique dite constructive: sur le coup, elle vous met tout à l’envers mais après une bonne fermentation c'est-à-dire quand votre esprit se calme un moment, voilà que s’amorce un déclic; la lumière s’allume et au final, vous vous rendez compte que le commentaire vous permet d’avancer, de progresser.

La critique dite destructive: aussitôt dit, elle assomme. Même après des mois, vous fouillez, vous videz tous les placards de votre mental à la recherche d’une raison, d’une piste, d’une illumination pour finalement tomber sur rien du tout! Vous ne comprenez rien de rien. Vous vous sentez comme un chien qui court après sa queue et jamais n’arrive à l’attraper. En d’autres mots, vous êtes frustré. Au lieu de vous rendre service, le commentaire a frappé non pas pour vous faire sortir de votre marasme ou pour vous faire réagir et agir mais tout simplement pour blesser. Cette fois, au lieu d’avancer vous avez tout bonnement reculé d’un cran!

Et qu’en est-il de ceux qui ne peuvent s’empêcher de critiquer? Les chialeurs, les râleurs, les moralistes, les pisse-vinaigre, ceux qui trouvent que tout cloche dans ce bas monde? Avoir tendance à commenter, c’est une chose, mais pour certains, c’est un mode de vie! Ceux-là se croient analystes, observateurs, témoins attentifs de notre société. N’empêche qu’ils sont des éternels insatisfaits qui, pour passer le temps, sèment à tout vent leurs réflexions. Votre fait n’est pas de les ramasser mais plutôt de les regarder passer…

Si vous êtes amateur de photographie, à certains moments vous serez obligé d’utiliser un filtre polarisant pour éliminer les réflexions d’une surface brillante. C’est la même chose pour la critique émise et reçue. Vous pouvez utiliser un filtre pour laisser passer uniquement les bons commentaires. De même, avant de parler, posez-vous la question à savoir si vos observations vont nuire ou servir à la personne à qui elles s'adressent. Peut-être resterez-vous longtemps silencieux… C’est possible, mais à la longue vous finirez bien par trouver les mots pour le dire et bien le dire!

La vérité dérange celui qui la reçoit. Toutefois, ça demeure la vérité. Le commentaire perturbe celui qui l’écoute, toutefois, ce n’est qu’une observation, un point de vue, une perspective, un jugement, une interprétation de la vérité et non la vérité elle-même. La critique peut être écoutée, accueillie, acceptée ou rejetée. Tout comme un présent, c’est à vous que revient le privilège de le développer ou non. De plus, vous aurez une longueur d’avance si vous saver jauger celui ou celle qui vous le donne. Déjà, vous aurez une idée de son contenu avant même de l’ouvrir. Donc, avant d’accepter toute remarque, regardez de qui ça vient et méfiez-vous des sources peu sûres!

En définitive, une bonne critique ou une vérité vous fera avancer. Sur le moment, elle pourra vous choquer mais après réflexion, elle vous fera épargner bien des détours. Le commentaire inapproprié, lui, s’il n’est pas composté, transformé en quelque chose de positif, il ne vous servira à rien.

Dire ou ne pas dire…
Nuire ou ne pas nuire… Voilà la question!

Mésange

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