Un ras-le-bol qui donne des ailes...

Les expériences bonnes ou mauvaises ne sont que des expériences. On a tendance à les juger selon ce que l’on croit qu’elles peuvent nous apporter ou nous délester. Au fond, ce qui compte c’est de comprendre pourquoi certains événements se produisent pour ensuite aller de l’avant.

Il y a cinq ans, j’ai vécu une expérience particulière suite à une série d’événements qui, comme la force de l’eau frappant inlassablement la roche, ont fini par effriter mon endurance jusqu’à l’éclatement. Cette crise au lieu de m’écraser m’a propulsée vers l’avant, vers l’action. Laissez-moi vous raconter :

« Adjointe administrative depuis presque vingt ans, je me rends compte que je ne peux plus gravir les échelons à moins de me spécialiser dans une branche en particulier. J’ai beau faciliter mon travail en développant des systèmes qui permettent de m’acquitter de mes tâches plus rapidement, n’empêche que les défis ne sont pas à ma portée. On me répète sans cesse : “Si tu as fini ton boulot eh bien fait du classement pour t’occuper!” Imaginez un instant : je me creuse les méninges pour que mon travail se fasse tout seul et voilà qu’on propose le défi du siècle, du classement! Adieu défi à relever! Alors me voilà en train de compenser en achetant des livres, des vêtements, des trucs totalement inutiles pour combler le manque et ainsi amoindrir l’impact de cette déception. Mais rien n'y fait! Le portefeuille se dégonfle, les penderies se garnissent de vêtements que je ne porterai qu’une seule fois et mes étagères croulent sous le poids de livres lus qu’à moitié. Et chaque jour, les boutiques revoient mon visage peu souriant cherchant des réponses ou des signes sur les étagères ou sur les carrousels de vêtements. Ce cycle s’est répété durant un an, jusqu’au jour où tout a déboulé d’un seul coup… Mon patron était plus exécrable que jamais (compte tenu du poids de la déception que je portais continuellement sur le dos, il semblait être à son pire), les urgences étaient plus nombreuses et plus urgentes, le réseau informatique était hors service, une collègue venait de péter les plombs sous mon nez, le photocopieur avait avalé de travers mon rapport et le comble de l’ironie voilà qu’à la sortie du building deux délinquants me tourmentèrent pour un je-ne-sais-quoi ce qui provoqua le débordement de la coupe! Rendue à la maison, la lettre de démission fut rédigée en un temps record… Il n’y avait désormais plus d’excuses pour supporter l’intolérable. »

Prêts à tout? Prêts pour grandir!

Les moments de crise sont porteurs de motivation ou de motifs vers l’action. Ils ont la capacité de nous pousser à faire ce qu’on n’aurait jamais osé tenter en période moins intense, car l’hésitation nous fait toujours craindre le pire… Et puis, qui nous dit que de l’autre côté du pont, la vie sera meilleure ou pire? Qui peut nous assurer qu’on ne tombera pas après le premier pas? Et qui peut nous promettre que le filet apparaîtra en faisant notre saut dans le vide?

La conviction! À elle seule, elle peut nous assurer que tout va aller pour le mieux parce que nous sommes enfin prêts à passer à autre chose et que rien ne pourra nous arrêter; ce ras-le-bol vient de nous donner des ailes! Et peu importe ce que les autres diront ou penseront, on sait que l’on a tout ce qu’il faut pour aller de l’avant! Quand ça ne va plus, ne restons pas inutilement englués dans une situation peu enviable, car à long terme elle risque de nous valoir un tempérament reflétant l’amertume et la colère. Secouons-nous et allons de l’avant; réalisons nos rêves les plus chers!

Et au fond, pourquoi attendre un cataclysme pour bouger, une bonne idée peut effectivement nous motiver à faire les premiers pas dans la bonne direction.

Mésange

[Photographie tirée de Dreamstime]

2 commentaires:

  1. Vous avez entièrement raison, Mésange, il faut aller de l'avant et savoir passer à autre chose. Quand la situation est à ce point détériorée, en changer ne peut que s'avérer mieux. C'est du courage et du bon sens.
    Il ne faut jamais oublier de laisser de la place à ses rêves et tenter de les réaliser, même quand tout va bien.
    Enfin j'ajouterai, pour ma part, que la prière porte toujours de bons fruits.
    Je vous souhaite un doux weekend.
    Anne

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    1. Chère Anne,
      « Faire preuve de courage et de bon sens » - tout à fait! C’est fou ce qu’on oublie les éléments de base quand on est prisonnier d’une situation! On ne voit que l’arme braquée sur la tempe mais non pas la porte de sortie! En psychologie, on dit qu’en situation de danger l’esprit focalise sur le danger et non sur les possibilités d’échapper au danger... C’est vrai, et ce, dans plusieurs scénarios de notre vie ! Dans ma situation, je ne voyais aucune porte de sortie et la prière m’aurait été certainement d’un grand secours et je n’aurais certes pas enduré l’intolérable aussi longtemps. C’est drôle, j’utilise la prière pour les autres et j’oublie de m’en servir pour moi! Quel cordonnier mal chaussé!!!

      Merci de votre agréable visite chère Anne et bon week-end!

      Note : La prochaine fois que j’hésiterai à changer pour le mieux, je penserai à vous et ensuite… à la prière.

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