Pourquoi? Eh bien, parce que...

Règle générale, mon petit-fils aime poser des questions sur tout et sur rien. Sa curiosité est sans borne et sa soif de réponses, insatiable. L’an dernier, alors qu’il était âgé de six ans, j’ai dû faire face à une question qui revenait maintes fois : pourquoi?

Pendant qu’il passait son été à la maison, chaque matin après le petit déjeuner, il me demandait : « Est-ce qu’on va au parc ce matin? » et la réponse demeurait la même : « Avant, on doit se débarbouiller le visage, se brosser les dents, s’habiller, faire les lits, débarrasser la table et après on pourra y aller! » Et invariablement l’autre question surgissait : « Pourquoi? »

- Eh bien, parce que… Au fait, pourquoi donc?

Sacrée question, non? À vrai dire, je n’avais jamais pris le temps d’y réfléchir, trop bien ficelée dans ma routine et mes habitudes. Et si pour une fois, je ne faisais rien de tout cela et que je me rendais directement au parc avec mon petit bout d’homme? Il n’y aurait probablement pas de conséquences catastrophiques, pas plus que d’effets secondaires dommageables pour qui que ce soit. Alors, pourquoi pas?

Durant tout l’été, ce petit mot anodin a fait son chemin dans ma réflexion.  Et si je changeais les choses? Si je modifiais la hiérarchie des tâches à faire et la façon de les exécuter? Et si j’éliminais certaines actions pour obtenir quelques minutes de répit ou pour les remplacer par des activités plus intéressantes et plus agréables, que ce passerait-il alors? Rien probablement, mais le simple fait de modifier mes habitudes rendrait mon quotidien plus excitant!

Pourquoi faire les choses parce qu’on l’a toujours fait? Pourquoi procéder pareillement quand on peut faire les choses autrement? Pourquoi préférer la routine à la nouveauté?

Chaque jour est unique et que faisons-nous pour célébrer ce constat exceptionnel? Rien. On reprend le collier sans se questionner sur le fondement de certaines habitudes. En voici quelques exemples :

Se lever à 5h30 - c’était parfait lorsque vous deviez traire les vaches ou encore lorsque vous deviez vous taper un long trajet pour vous rendre au travail, mais est-ce nécessaire d’agir de la sorte à la retraite?

Cuisiner pour une armée - c’était nécessaire quand les enfants étaient à la maison. Aujourd’hui vous n’êtes plus que deux dans cette vaste demeure, peut-être serait-il temps d’occuper ce temps libre à autre chose?

Faire le grand ménage du printemps et d’automne – c’était indispensable quand le système de chauffage de la maison était au bois ou au charbon car cela salissait l’intérieur. De nos jours, avec les plinthes électriques, un grand ménage une fois l'an, c’est suffisant!

Ne confondez pas tradition (héritage immatériel) et habitudes (actes répétitifs) qui mériteraient d’être révisées. Ce n’est pas parce qu’on l’a toujours fait que les actions doivent se perpétuer à l’infini. Ce n’est pas parce qu’on fait les choses d’une manière qu’il faut continuer. On évolue, vous savez! Nos goûts, nos intérêts, nos occupations, notre réalité, tout change! Posez-vous toujours la question : pourquoi?

(Et surtout ne répondez pas que c’est parce que pépère faisait les choses ainsi; validez vos habitudes!)

En répondant à cette question vous arriverez à trois constats :

1) que les tâches que vous effectuez quotidiennement, hebdomadairement, mensuellement, annuellement auront désormais un sens véritable, car vous saurez enfin pourquoi vous les faites;

2) que certaines tâches ont été transmises de génération en génération, mais ne conviennent plus à votre mode de vie;

3) que certaines tâches n’ont plus lieu d’être et que ce temps libéré vous permettra de faire des choses qui vous plaisent vraiment.

Si ce que vous faites fait une différence dans votre vie ou celle de quelqu’un d’autre, continuez, sinon posez-vous la question : pourquoi?

Mésange

4 commentaires:

  1. Tu as parfaitement raison. Je devais passer l'aspirateur ce matin, mais, "au diable l'aspirateur". La poussière sera toujours là demain. Ce matin, je savoure mon café à l'extérieur pendant qu'il fait soleil. Toujours un immense plaisir de te lire, Mésange. Bravo pour ton blog... quel bijou. Bonne journée.

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    1. Cher Robert, très bonne idée que tu as eu et j'ajouterais, fais un noeud avec le boyau afin de ne pas y toucher avant la fin de la journée! Le temps est radieux mais si changeant! Profite de ces doux instants en tête-à-tête avec toi-même et savoure ce "caffè latte" que tu sais si bien préparé; c'est un délice qui se consomme lentement, tout comme la vie finalement!

      Merci pour ces bons mots qui agissent comme un tonique en ce début de journée!

      Douce journée loin de ton aspirateur!

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  2. Je trouve très intéressant le fait que votre réflexion parte d'une question de votre petit-fils, qui représente donc la toute jeune génération en devenir. Nous devrions tous écouter davantage les enfants. Sans le savoir, ils sont des déclencheurs de sagesse. Bon weekend, Mésange!
    Anne

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    1. Chère Anne, je suis tout à fait d'accord avec vous - on devrait laisser plus souvent la parole aux enfants. Trop souvent on les entend mais on ne prête guère attention à leur propos, comme un bruit de fond auquel on s'habitue. Pourtant, il serait sage d'écouter ce qu'ils ont à dire, on apprendrait beaucoup. Les anciens avaient l'habitude de dire: écoute si tu veux apprendre et parle si tu veux enseigner... En gardant ce principe en tête, on pourra réfléchir aux "vérités" que l'on souhaite transmettre et aux apprentissages dont on veut tirer profit!

      Comme tu le dis merveilleusement bien "ils sont déclencheurs de sagesse"... alors, restons à l'écoute de ces adultes miniatures!

      Merci chère amie, vos propos ont des racines profondes... des racines ancrées dans la vérité.

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