Quel prix ont vos habitudes?

J’aime bien m’affranchir du cadre de la maison pour aller planifier dans un nouvel environnement. Le fait de mettre les pieds à l’extérieur me permet d’aérer cette cervelle qui, trop souvent, a tendance à garder les odeurs de mes efforts tel un sac de sport dans lequel reposent des souliers de course aussi parfumés qu’un vieux camembert. Et une fois que c’est fait, mes idées s’en portent mieux.
 
Mon lieu de prédilection pour ce genre de ventilation c'est un petit café situé à quinze minutes de chez moi. L’ambiance y est agréable, les clients silencieux et le service des plus courtois. J’aime vraiment m’y rendre pour y savourer un bon cappuccino sans me faire bousculer tout en notant mes idées et mes objectifs de la semaine, choisissant avec soin mes priorités.
 
Ce rendez-vous avec moi-même est tellement agréable qu’au lieu de me limiter à une visite, j’y vais deux fois par semaine. Inconsciemment, j’étais en train de me créer une nouvelle habitude…
 
Et puis, pourquoi pas? Je le mérite bien!
 

Ce petit détour qui paraissait anodin au départ commençait à avoir un impact sur ma qualité de vie; innocemment pour ne pas dire sournoisement, ma bourse perdait de son volume. Quelques dollars investis dans un bon café, lequel était accompagné de temps à autre d’un muffin (quand les idées affluaient pas question de se lever et de perdre l’inspiration, on l’alimente avec un autre café et une petite bouchée sucrée) et voilà que la dépense passait de 5 à 12 $. Ce n’est rien de bien vilain, vous me direz, mais c’était suffisant pour que je fasse le saut quelques mois plus tard en regardant le total de mes dépenses.
 
Ce déboursement de 5 à 12 $ une fois par semaine était passé de 10 à 24 $ par semaine (vous vous souvenez : j’avais doublé mes rendez-vous au café) et naturellement, je boudai les 10 $ et l’habitude s’installa autour des 24 $. Au bout du mois, j’ai réalisé que mon inspiration me coûtait drôlement cher. Près de 100 $ étaient investis à planifier ma semaine de travail et parfois, à trouver des pistes d’écriture. À ce rythme, ce sont 1 200 $ par an qui seraient investis dans l’organisation de mon temps! Et là, je me limite qu’à ce penchant pour le café, mais vous voyez où je veux en venir…
 
Alors j’ai vraiment compris le sens d’une mise en garde formulée si souvent par mon père: « Fais attention aux habitudes que tu adoptes! Au bout du compte, elles peuvent te coûter gros! » Plus jeune, je pensais qu’il faisait allusion à la cigarette, à la drogue ou à l’alcool, mais en fait, il faisait allusion à toute habitude, quelle qu’elle soit.
 
En ce lundi matin, avant de contracter une habitude (souvent cela se fait tout en douceur comme l'arrivée des premières fourmis dans votre cuisine; elles ne se font pas remarquer), songez au prix qu’il vous en coûtera pour la maintenir. Pour ma part, cette surdose de caféine n’était pas nécessaire; elle ne faisait que déborder sur mon entourage, me rendant pour ainsi dire moins sympathique. Deuxièmement, la consommation de muffin (pas nécessairement sans gras, sans sucre) nuisait à ma productivité une fois arrivée à la maison. En somme, ces rendez-vous supposément productifs sabotaient mes efforts subséquents et exigeaient une séance supplémentaire au gym.
 
Vous avez deviné : j’ai adopté un nouveau comportement. Désormais, je vais à la bibliothèque municipale, chez une amie, dans mon jardin pour y retrouver l’inspiration ou pour ventiler ma tête. Ma bourse a repris du volume et mon moral est tout aussi gonflé!
 
Avant d’acquérir une habitude, choisissez-la avec soin.
 
Bonne semaine tout le monde!
 
Jocelyne Gagné (alias Mésange)

2 commentaires:

  1. Coucou Jocelyne (puis-je t'appeler ainsi ou préfères-tu Mésange ?) J'ai bien aimé ton billet sur les habitudes (coûteuses). Si un certain nombre d'automatismes sont nécessaires dans la vie quotidienne pour alléger notre cerveau, c'est vrai qu'elles sont si souvent inutiles, coûteuses et chargées d'une symbolique erronée ! Comme par exemple la cigarette ou le café du matin qui activerait les neurones. Ah bon ? ceux qui n'en prennent pas auraient donc l'intellect en sommeil ? tu illustres très bien le propos en changeant cette nouvelle habitude qui finalement s'ankystait jusqu'à se scléroser n'apportant plus le stimuli du départ. Finalement, tu démontres que c'est la richesse d'activités diversifiées qui stimulent le cerveau et que bien d'entr'elles sont gratuites ou peu coûteuses loin de l'hyperconsommation de notre monde moderne. Bises et à bientôt.
    PS mon retour sur la blogosphère, aujourd'hui, m'a conduite tout de suite vers ton blog....je l'aime beaucoup car lui aussi aère l'esprit... (je te dois combien ???MDR!)

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    1. Chère Malou, j'ai lu ton commentaire avec délice. Et comme tu as raison! J'ai coupé de moitié la caféine... Moi! Tu imagines! Et mon cerveau s'en porte mieux et mon sommeil aussi :-) Oui, on s'imagine que certaines habitudes ont le pouvoir de nous requinquer, de nous détendre, de nous rendre plus performant... Quand en fait, tout par de "soi"... C'est nous qui sommes au poste de contrôle, faudrait pas l'oublier ;-)

      Merci pour la douceur de tes mots et tes propos remplis de bon sens. J'adore te lire!

      Bonne semaine xoxo

      P.-S. Mésange, Jocelyne ou Jojo... Je n'ai pas de préférence. (Je signe mes articles Jocelyne, car Google me reconnaît mieux ainsi.)

      Et tu ne me dois rien, mais je te demanderais une chose: garde ton sourire; il te va si bien!

      (Désolée pour ma réponse tardive; je t'avais oubliée. Mille excuses.)

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