Quand la peur de l'inconfort nous encombre

C’est lors du transfert des articles saisonniers que je prends conscience de tout ce que je possède et de tout ce dont je vais avoir besoin pour affronter la nouvelle saison. Ce n’est pas croyable! Juste d’y penser, cela me donne envie de tourner les talons et d’aller vivre ailleurs, c’est-à-dire plus au sud, au sud du sud, là où le froid égale glaçon dans un verre à cocktail.
 
À bien y penser, ai-je vraiment besoin de tout cela?
 
Avant de répondre, permettez-moi de vous expliquer en bref la nature humaine : l’homme (et la femme) recherchera toujours à satisfaire deux besoins : éviter la souffrance (ou fuir l’inconfort) et rechercher le plaisir. Toute décision ou impulsion, tout comportement sera axé sur ce bon vieux principe – lequel est aussi âgé que l’humanité. Et on n’est pas prêt d’y renoncer, car il gouverne l’ensemble de nos faits et gestes.
 
Et pourtant, un peu d’inconfort n'a jamais fait mourir personne!


Revenons à mes moutons ou plutôt à mes outils saisonniers… Certes, l’hiver approche. Je sais que je vais avoir besoin de pelles, d’un balai à neige pour l’auto, de la déneigeuse, de sable et de gravier, de décorations de Noël, etc. Mais ai-je besoin d’avoir tout ce matériel en double ?
 
« Euh… Oui! »
 
Il y a deux voitures dans l’entrée, par conséquent deux balais à neige seront nécessaires. J’ai deux bras, donc deux pelles (on est efficace ou on ne l’est pas, ha!ha!ha!). Je vais avoir besoin de sable pour la glace, de gravier au cas où je manquerais de sable. La déco de Noël? Je ne vous le cache pas, l’hiver est plus joli avec des petites lumières blanches autour de la maison.
 
Et là, je ne vous parle pas de tout le harnachement (bottes, manteau, bonnet de laine, etc.) indispensable à braver le froid. Ça va de soi: j’ai deux exemplaires de chaque article. Pourquoi? Tout d’abord, parce que les températures au Québec ne se maintiennent jamais à -10°C; ça varie entre 10°C et -35°C, et ce, en moins de vingt-quatre heures. Et puis la neige, ça fond, ça gèle, ça entrave les déplacements, bref, ça nous fait chialer. Enfin, il ne faudrait pas l’oublier, je suis une femme et j’ai besoin de varier ma garde-robe!
 
OK, je l’admets, c’est un peu excessif. Il y a sûrement moyen de couper quelque part, de procéder à une sorte d’écrémage. J’aurais tendance à croire que le fait de me départir d’outils et de vêtements superflus pourrait provoquer chez moi beaucoup d’inconfort. Mais il y a un inconfort plus grand que celui engendré par la crainte d’en avoir besoin deux mois après les avoir donnés, c’est celui de ne plus savoir où ranger tout ce bazar, de manquer de temps pour les nettoyer, de ne jamais avoir suffisamment d’espace pour ranger ma voiture quand le froid est définitivement installé.
 
En somme, si je crée un peu d’espace dans ma remise et mon garage, je vais retrouver un certain plaisir à y entrer et à y travailler. Je suis prête à parier que je ressentirai un grand bien-être à vivre dans un espace dégagé. Attendre que mes gants soient secs avant de retourner jouer dehors, porter le même manteau tout l’hiver ou utiliser la même pelle pour la neige tapée, floconneuse, glacée ou collante ce n’est pas la fin du monde! Il y a des inconforts pires que ceux-là.
 
En ce lundi matin, je vous invite à prendre votre café tout en regardant vos espaces de rangement. Songez à tous ces pieds cubes mal utilisés, à tout ce temps perdu saison après saison à sortir et à ranger des outils que vous ne vous servirez qu’à l’occasion.
 
Vous savez, il y a pire que de perdre son temps à faire des choses inutiles; c’est de persister à les faire en croyant qu’un jour où l’autre, elles deviendront utiles.
 
Faites de la place!
 
Bonne semaine tout le monde!
 
Jocelyne Gagné (Mésange)
 
 
 

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