Si la nature pouvait parler

Le bois aux murmures



Comme tous les matins, avant même que le soleil n’enflamme l’horizon, la jeune fille était debout, prête à embrasser ce nouveau jour. Vite douchée et habillée, coiffée d’un rien, elle mordait dans une tartine de beurre comme dans la vie. Glissant son appareil photo autour du cou et son trépied sous le bras, elle poussa la porte de sa ravissante maison, surprenant l’aube de sa présence, faisant sursauter le chat qui rentrait nonchalamment de son escapade nocturne. Les grosses billes jaunes, encore éberluées, fixaient la silhouette de sa maîtresse qui déjà s’évanouissait dans le jour naissant.

Les cheveux balayant son dos, la tête haute, la jolie demoiselle marchait de ce pas gracile qui donnait à sa démarche tant de légèreté. Elle ne marchait pas, que dis-je, elle flottait vers ce lieu magique qui l’attendait. Et pendant que sa fantaisie la poussait vers les bois, la ville, elle, s’éveillait à regret. Pour les pauvres dormeurs encore ensommeillés, le chant des oiseaux était une fausse note en cette heure si matinale. Puis le bruit du quotidien couvrit celui de la nature, laissant au passage une furtive odeur de café et de pain grillé.

À la base du monde, les premiers rayons du soleil fusèrent dévoilant les couleurs, libérant ainsi les ombres silencieuses.

Tous les matins étaient semblables aux autres matins, sauf celui-ci…

Quand le calme s'installe

Quand les glaces se retirent
Laissant l'eau redevenir miroir,

Quand le vent s'arrête
Pour n'être qu'un murmure,

Quand le bleu du ciel étire ses bras
Jusqu'à étreindre la terre,

Quand la nature vacille
Dans l'étourdissante lumière,

Il est temps alors pour moi de me reposer.


Je vous reviens le 25 mai 2015.
À très bientôt!
Jocelyne xox