En me rendant au village

Descendre l’allée le cœur léger, l’esprit heureux de se rendre au village.

Pousser la barrière qui résiste et grince, entortillée par une vigne égarée.
 
Jeter un regard derrière moi sur cette maison de pierre usée et décolorée par tant d’étés.
 
Longer la route et sentir le gravier rouler sous mes pieds.
 
Suivre ces murets de pierre fragilisés par le temps, mais toujours présents en bordure du chemin.
 
Entendre les grillons chanter à l’infini que l’été est déjà fini.
 
Admirer la vallée couverte de vigne, baignant dans la lumière du matin faisant ainsi flotter le parfum des raisins.
 
Voir les ombres des cyprès s’étirer sur cette terre roussie par une saison trop sèche.
 
Respirer à pleins poumons ce bonheur qui m’enveloppe de toutes parts.
 
Sentir perler mon front qui attend patiemment la brise.
 
Relever machinalement mes lourds cheveux et sentir la fraîcheur couvrir ma nuque d’un léger frisson.
 
Fermer les yeux un instant pour sentir la lumière m’enflammer de l’intérieur.
 
Ouvrir ces mêmes yeux sur cette route sinueuse qui s’allonge et disparait derrière une colline dont j’imagine, blottie au creux d’un vallon, le village que j’aime tant.
 
Rêver d’un souffle de vent pour soulever le tissu délicat de mon chemisier et dénuder un moment cette peau inconnue du soleil.
 
Percevoir l’eau qui coule dans mon dos dévalant les courbes et s’arrêtant pour tremper l’étoffe si légère.
 
Découvrir un oiseau perché sur un pieu profitant de la quiétude du matin pour chanter loin du nid.
 
Cueillir au passage une fleur sauvage pour la nicher délicatement dans mes cheveux bouclés.
 
Deviner les cloches du hameau qui tintinnabulent, m’exhortant à hâter le pas pour goûter à la mie tendre et chaude du pain sortant du four.
 
Distinguer au loin la vie quotidienne qui s’éveille au fur et à mesure que le jour se lève, aussi sûrement que mes pas me rapprochent de ma destination.
 
Jocelyne Gagné (Mésange)
 
 

Le grand jour!

C'est mon moment "wow"... Enfin!
 
Depuis avril que j'y pense, n'ayant aucune idée du comment cet événement allait se dérouler. Et puis, je me suis dit: «Vas-y comme tu le sens et puis tout le monde le sait: tu n'es pas compliquée, donc... »
C'est vrai. Néanmoins...
 
C'est croire que je suis aussi à l'aise en public qu'un chat dans une piscine! De toute évidence, il va falloir que j'apprenne à nager... ou à couler dignement.
 
Plus je me rapprochais du jour j et plus le stress me gagnait... Quoi faire? Comment le faire? Certes, j'avais assisté à des lancements (plusieurs même) durant les derniers mois, mais aucun ne m'avait inspirée. Non pas qu'il n'était pas extraordinaire, remarquable, inoubliable; il ne me ressemblait pas, tout simplement.
 
Alors j'ai écouté mon coeur qui me dictait d'être moi-même. Et pourtant, ce qui est simple ne veut pas dire de faible intérêt, sans relief ou soporifique. J'ai toujours su que les textes les plus courts étaient les plus durs à rédiger, ça va dans le même sens pour un événement que l'on veut dépouillé de toute lourdeur. Mais plus c'est simple et plus on y travaille.
 
Pour tout vous dire, tous ces efforts valaient bien le résultat. J'ai eu beaucoup de plaisir à inviter mes personnages à mon lancement. J'espère que vous vous plairez à les découvrir! Et ce n'est pas fini, il y a de belles surprises qui vous attendent!
 
 Au moment où vous lirez ce billet, je serai à l'hôpital avec ma mère (depuis 6 heures ce matin) l'accompagnant pour une chirurgie des plus sérieuses. Dans quelques heures, je ferai le lancement de mon livre en sachant qu'elle se réveillera tout doucement sous le regard inquiet de mon père. Et que tous deux penseront intensément à moi. Je sais qu'ils auraient aimé être présents pour partager ce moment tant rêvé, tant attendu. Ce qu'ils ne savent pas (du moins, pas "officiellement") c'est qu'ils seront présents dans mon cœur.
 
Ce que j'aimerais? Ce serait de lui téléphoner pendant ce moment important et lui faire "entendre" haut et fort tout ce monde présent autour de moi. Je vous parle avec mon coeur... Je ne sais pas comment trouver les mots pour demander une telle chose à tous ceux qui se seront déplacés. Mais c'est quelque chose qui me ferait réellement plaisir. Ce serait mon moment cinq étoiles!
 
Bon assez parlé, sinon je vais me mettre à vider la boîte de mouchoirs.
 
Chères amies, chers amis, merci d'avoir été là depuis si longtemps. Votre présence a enrichi ma plume et continue de la nourrir. Restez-là : il y a de beaux billets qui s’en viennent!
 
Bon matin et bonne semaine tout le monde!
 
Jocelyne Gagné (Mésange)

Partagez la bonne nouvelle!

Il ne reste que quelques jours avant l'événement.Y serez-vous?

Je vous y attends!

J'ai tellement hâte de vous rencontrer et de passer un beau moment à vos côtés!

Jocelyne xo

 
 

Parce que nous faisons partie de ce monde


Parce que la vie c’est autre chose que de se lever, d’aller travailler et de rentrer à la maison sans avoir vu personne…


Il y eut un temps où les gens qui faisaient partie de notre quartier étaient connus et reconnus. Partout où l’on se rendait, on croisait des visages familiers, heureux de nous saluer. On connaissait le boucher et la femme du boucher qui, de temps à autre, venait lui donner un coup de main. On connaissait le laitier et le fils du laitier qui cherchait à apprendre le métier. On connaissait le facteur, le boulanger, le livreur de journaux, le propriétaire de la quincaillerie, la pharmacienne, l’épicier du coin, les enfants qui occupaient nos jeux jusque tard le soir, les parents qui les chapitraient pour la bonne forme. Bref, on connaissait notre monde et notre monde nous reconnaissait.

Et ce même monde voyait grandir les marmots, ces petits bouts d’homme et de femme accompagnant les parents dans leurs courses hebdomadaires. Le temps dans sa hâte en fera des couples, puis des parents qui, à leur tour, entraîneront leurs enfants dans leurs activités afin de cimenter leur vie dans un environnement de confiance, de respect et de liberté lequel sera préservé par la sympathie mutuelle des gens.

Caprice matinal

J’adore le pain. Et s’il n’y avait que cela à manger, je ne m’en plaindrais pas. Et puis, j’ai mes préférences : le bon pain de ménage sortant du four a la cote! Impossible de me limiter à une tranche. Chaque bouchée est un vrai régal. Et additionnée d’une noix de beurre c’est totalement décadent. Ah! C’est à croire que Dieu a créé le blé que pour mon palais! N’avez-vous pas faim? Moi, si!

Revenons à mon pain, voulez-vous. Avant que je ne fasse office de boulangère dans ma propre cuisine, j’étais soumise aux variétés proposées à l’épicerie. Certes, le pain préparé en boulangerie est doublement meilleur! Néanmoins, j’avais une vie rapide (et c’est toujours le cas!) et il m’arrivait de faire les coins ronds : pas l’temps de tricoter dans la ville pour dénicher le top des pains. Alors, je ramassais un pain tranché (des plus ordinaires) afin de combler l’essentiel, c’est-à-dire faire taire mon estomac.

Pour tout vous dire, quand j’ouvrais le sac de pain commercial, je couchais la première tranche (la croûte) afin de m’attaquer tout de suite aux belles tranches qui se situaient juste après. La mie était présente d’un côté comme de l’autre. C’était parfait à faire griller. La semaine avançait et le sac se vidait. Jusqu’au jour où j’arrivai au fond du sac. Et qu’est-ce que j’avais? Deux croûtes. La première que j’avais « sautée» volontairement et là dernière que j’apercevais pour la première fois.

Zut! Me voilà forcer de manger deux croûtes. Ce n’est pas un déjeuner ça? C’est la grosse misère!