De simplicité et d’amour

Dans quelques jours, nous allons célébrer la fête de Noël. Et évidemment, nous souhaitons faire plaisir à ceux qui nous sont chers. Nous voulons leur témoigner notre amour par de petites ou de grandes attentions. Et plus encore, nous souhaitons leur offrir le présent qui fera plaisir, celui-là même qui, une fois déballé, fera exclamer de surprise le ou la destinataire: «Oh wow! Comment as-tu su que c’est ce que je voulais depuis des années? » ou encore « Wow! C’est magnifique! Et c’est pour moi? »
 
Mais où dénicher ce majestueux « Wow! »?
 
Pas facile à trouver… Il n’y a aucune mention sur les étalages nous indiquant que par ce produit ou un autre, nous obtiendrons l’effet recherché. Pire encore, tout, mais vraiment tout, fait obstacle à notre quête. Et de ce fait, le magasinage devient vite une véritable corvée aussi énergivore qu’un jouet à pile entre les mains d’un enfant.
 
Au lieu de se réjouir, on se désole. Au lieu de s’amuser, on se plaint. Au lieu de prendre le temps de vivre, on panique à la vue du temps qu’il nous reste avant le grand jour.
 
« Car il faut trouver ce satané cadeau! »
 
Et si nous partions à la recherche du… vrai?
 
Je suis allée dans les boutiques, non pas pour acheter le cadeau suprême, celui-là qui fera baver d’envie tous les gens présents lors du dépouillement de l’arbre de Noël, mais bien le cadeau qui parle le même langage que mon cœur. En somme, un présent qui exprime ma générosité, mon amour (ou affection), ma simplicité.
 
Et c’est si facile à trouver des cadeaux qui correspondent exactement à ces trois critères.
 
Je suis sérieuse.
 
Juste avant quitter la maison, je n’avais qu’une seule chose en tête : faire plaisir. D’abord à ceux que je souhaitais rendre heureux, puis à moi, ensuite à tous ceux que je rencontrerais dans mes pérégrinations. Les mots gentils ont toujours leur place peu importe la période de l’année, peu importe à qui on les adresse. Et les cadeaux? Je n’ai pas eu à les chercher… Ils m’ont trouvée.
 
Lorsque je fais les boutiques, je ne cherche pas la courtoisie, le respect, la bonne humeur, la compassion, la tolérance; je m’efforce de les susciter. Avant d’exiger des autres quelque chose, je commence par offrir le meilleur de moi et qui sait, j’aurai peut-être le meilleur des autres… Je n’ai pas d’attente. Je donne et puis on verra.
 
Mon cœur a besoin de peu de choses: de l’amour et rien d’autre.
 
Cette semaine, allez-y simplement dans vos achats et gardez en tout temps votre sourire. Les autres ne sont que le miroir de vos états d’âme… Alors, soyez la lumière qui viendra illuminer la nuit de Noël.
 
Chers amis, je vous souhaite de joyeuses Fêtes remplies du meilleur de vous-mêmes et de celui des gens qui vous entourent.
 
(On se retrouve le 4 janvier 2016)
 
Jocelyne Gagné (Mésange)
 
 

Extravagances de la nature

Chers amis, je commence ma journée avec vous. De l’autre côté de l’Atlantique, la journée est fort bien avancée, mais au 45° 30' N et 73° 34' 0, le jour est à peine levé. D’ailleurs, le ciel est si pâle; je le crois fiévreux. Le pauvre, il transpire, s’agite et mouille la terre, faisant verdir le sol qui tarde à geler et à se revêtir de blanc. El Niño en a décidé ainsi! On porte encore les souliers, marchant d’un pas léger, libre du harnachement des habits d’hiver.
 
Je n’ai pas l’impression d’être en décembre et pourtant, nous y sommes.
 
Mes décorations de Noël sont encore dans les boîtes, attendant les premiers flocons de neige. Pour certains, la musique joyeuse de Noël suffit à les pousser à suspendre les couronnes, à monter le sapin et à étendre les glaçons lumineux autour des fenêtres et de la toiture. Moi, ça me prend du blanc. Quelques traces au sol suffiraient.
 
Mais le ciel s’obstine à garder sa blancheur pour lui… Je le comprends. C’est si beau!
 
Imaginons un instant ce duvet si doux tombant mollement sur nos têtes; on envie de fermer les yeux, de tirer la langue et de goûter à l’hiver… C’est si bon!
 
Et ce silence qui se fait attendre.
 
Et cette lumière que seule la neige sait emprisonner entre ses cristaux…
 
C’est sombre et si triste dehors.
 
Ma seule consolation? Les bourgeons qui éclatent dans les arbres. Ça sent le printemps!
 
Je crois que j’ai dormi tout l’hiver et me voilà en train de m’éveiller à la douce saison. Et si c’était vrai? Et si la nature avait décidé qu’elle nous faisait cadeau d’un printemps au lieu d’un hiver?
 
C’est Noël, j’en suis sûre!
 
Pas de froid, ni de pelles, ni de verglas ne recouvrant les vitres d’auto, ni de glace noire nous jetant au sol, ni de vent mauvais, ni de frissons nous forçant à hâter le pas, ni de nuit d’insomnie à écouter le souffle de l’hiver brailler à nos fenêtres…
 
Juste le léger gazouillis des oiseaux et la douce brise qui soulève les rideaux.
 
Juste de la couleur à nos fenêtres et de la lumière dans notre cœur.
 
Juste l’appel de la vie qui éclate comme des grains de maïs que l’on a chauffés.
 
La nature est étrange parfois; elle nous joue des tours, nous donnant l’impression que l’on revient sur nos pas ou que l’on fait un grand saut en avant.
 
Est-ce l’hiver qui arrive ou le printemps? Est-ce tout simplement l’automne qui hésite à nous quitter ou est-ce nous qui, dans notre besoin de lumière et de chaleur, avons créé ce changement, bouleversant la nature et son cycle, modifiant le rythme des saisons?
 
Je l’ignore…
 
Mais je profite de tout ce que la nature me donne. Peu importe ce qu’elle me donne.
 
Il y a du bon dans chaque saison.
 
L’hiver a des silences que l’on souhaite entendre, une lumière si chaude, si colorée… Le sommeil de la nature doit être contemplé. L’hiver apaise les cœurs tourmentés, soulage l’anxiété, calme l’âme agitée…
 
Je profite de ce prétendu printemps en attendant que l’hiver me recouvre de son blanc manteau et de sa quiétude.
 
Je profite de la douceur du temps pour respirer l’haleine de l’hiver, car c’est tout ce que j’ai…
 
Et c’est beaucoup.
 
Bonne semaine tout le monde!
 
Jocelyne Gagné (Mésange)
 
[Photographie prise ce matin...]
 

Provisions de sagesse pour demain

La nature est si belle à regarder même s’il ne reste que de sombres silhouettes dressées sur la ligne d’horizon. Dépouillées de tout ornement, il se dégage de ces carcasses tantôt tordues, tantôt recroquevillées, tantôt raides et effilées une sorte de paix, car la lumière chaude du matin les recouvre et les protège.
 
Au fil des jours, le sommeil enveloppe pesamment le décor, étouffant jusqu’au moindre son. Seul le trottinement léger de l’écureuil sur la galerie me prouve qu’il y a encore un peu de vie à l’extérieur.
 
Sans plus.
 
Même moi, je deviens silencieuse. Plus introvertie.
 
Comme mon petit visiteur — lequel ne rate jamais sa visite quotidienne —, je fais mes réserves. Non pas de nourriture, mais de compréhension de la vie. Je fais le bilan de ce que j’ai appris et retenu, et de tout ce qu’il me reste à assimiler.
 
J’observe l’écureuil. Et lui? Il continue à amasser une multitude de noix et de noisettes. Il se prépare un somptueux festin! Il organisera très certainement une grande fête à laquelle assisteront d’autres rongeurs, à moins que toute cette assiduité ne cache autre chose : la crainte d’en manquer…
 
Pour ma part, je n’ai pas emmagasiné de si importantes réserves de « sagesse ». Certes, j’ai appris beaucoup et cherché à mettre en pratique ces nouvelles leçons dans ma vie. Néanmoins, entre appliquer et maîtriser ce savoir, il y a tout un monde! Et puis posséder la connaissance sans l’utiliser c’est-à-dire soit pour en retirer un bienfait ou pour en faire profiter à autrui est inutile selon moi — à part peut-être pour impressionner un auditoire sourd à toute vanité autre que la sienne.
 
La nature a toujours quelque chose à nous apprendre, quelle que soit la saison. D’une année à l’autre, nous en savons un peu plus, nous en comprenons un peu plus sur celle-ci et sur nous-même. La plupart du temps, nous saisissons toute l’ampleur de cette sagesse une fois que nos cheveux sont devenus tout blancs et que notre mémoire ressemble à un gruyère. Alors, nous oublions ce que nous avons appris et compris; nous oublions que nous avons tout saisi de la vie, un peu comme certains écureuils qui ont fait des réserves un peu partout dans le sol et qui, une fois l’hiver arrivé, ne se rappellent plus où ils les ont dissimulées. Pourquoi tant de réserves alors? Pour celui qui aurait perdu la mémoire. Pour l’autre qui aurait envie de noix ou d’un peu de « sagesse ».
 
En ce lundi matin, faites vos réserves pour vous-même et les autres. Pour aujourd’hui, demain ou beaucoup plus tard… Apprenez, comprenez et maîtrisez les leçons de la vie même si un jour il se peut que vous les oubliiez. Il y aura toujours quelqu’un quelque part qui sera prêt à partager avec vous ses réserves de… sagesse!
 
Jocelyne Gagné (Mésange)