Parce que la vie c’est autre chose que de se lever, d’aller travailler et
de rentrer à la maison sans avoir vu personne…
Il y eut un temps où les gens qui
faisaient partie de notre quartier étaient connus et reconnus. Partout où l’on
se rendait, on croisait des visages familiers, heureux de nous saluer. On
connaissait le boucher et la femme du boucher qui, de temps à autre, venait lui
donner un coup de main. On connaissait le laitier et le fils du laitier qui
cherchait à apprendre le métier. On connaissait le facteur, le boulanger, le
livreur de journaux, le propriétaire de la quincaillerie, la pharmacienne,
l’épicier du coin, les enfants qui occupaient nos jeux jusque tard le soir, les
parents qui les chapitraient pour la bonne forme. Bref, on connaissait notre
monde et notre monde nous reconnaissait.
Et ce même monde voyait grandir
les marmots, ces petits bouts d’homme et de femme accompagnant les parents dans
leurs courses hebdomadaires. Le temps dans sa hâte en fera des couples, puis des
parents qui, à leur tour, entraîneront leurs enfants dans leurs activités afin
de cimenter leur vie dans un environnement de confiance, de respect et de
liberté lequel sera préservé par la sympathie mutuelle des gens.
Aujourd’hui, la vie de quartier
n’a plus le temps de se tisser. Les gens ne restent pas assez longtemps dans un
secteur pour y créer ni même solidifier des liens. Ils déménagent tous les
cinq à dix ans selon l’usure du revêtement de leur toiture ou des relations de
voisinage. À peine, on connait notre voisin immédiat! À quoi bon, me
direz-vous? Tant qu’il reste de l’autre côté de la clôture, tout va pour le mieux!
Eh bien non. Quand on apprend à
connaître notre environnement, on se met à l’aimer, à l’apprécier et à vouloir
contribuer afin de le maintenir dans un climat de confiance et d’harmonie. En y
mettant du sien, on en vient à s’ouvrir aux autres et à accueillir les autres
non pas comme un étranger, mais comme un ami à découvrir. C’est ainsi que l’on
forme une communauté. Même si celle-ci est issue de cultures différentes
(provenant des régions du Québec ou d’ailleurs dans le monde) elle possède des
goûts, des intérêts, une volonté d’être bien parmi des gens tout aussi amoureux
de ce quartier dans lequel ils ont décidé de plonger leurs racines.
Il n’est pas nécessaire d’avoir
une compréhension du monde commune pour avoir envie de faire connaissance avec
son quartier et des gens qui le composent; il suffit d'un peu de curiosité et de spontanéité. Et nul besoin d’être espion ou espionne de quartier pour désirer découvrir toute la richesse qui réside dans le cœur de chacun et de chacune; juste d’être humain et d’avoir envie de faire partie de ce monde.
Bonne semaine tout le monde!
Jocelyne Gagné (Mésange)
Note: Je vous invite à découvrir
le nouveau média local « L’Espion de Quartier ». C’est plus qu’un magazine: c’est la voix de
notre quartier.
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