Une richesse intérieure

Il y a du bonheur à rester à l’intérieur.
À regarder le décor changer, se dépouiller, se délester de ce qui ne lui sert plus.
C’est vrai, les arbres n’auront pas de besoin de leurs feuilles pour se protéger de l’hiver.
D’ailleurs pourquoi se protéger quand la vie est une amie?
Ils vont plutôt s’exposer, se rendre vulnérables afin de ressentir le vent, le froid, le silence.
Ils vont se dénuder afin d’être des arbres. Tout simplement.
Sans se questionner, sans s’alarmer, sans imaginer qu’il pourrait en être autrement s’ils étaient plantés ailleurs sur cette planète.

Il y a une certaine sagesse derrière ce dépouillement.
La nature ne résiste pas au changement; elle l’accueille.
Avec une confiance extraordinaire.
Parce qu’il y a du bon dans ce passage obligé.
Toujours.
Soit que l’arbre deviendra plus grand ou plus fort au printemps.
Soit qu’il laissera la place à une nouvelle pousse cherchant à grandir sous son regard attendri.

Il y a un acte de foi qui se vit à l’extérieur.
Derrière mes fenêtres closes, je peux le percevoir.
Je pourrais l’ignorer et me dire que l’arrière-saison est triste à mourir.
Ou encore, je pourrais me dire que je fais partie de ce monde, de cette nature.
Et qu’il est temps de me dépouiller afin d’être véritablement.

Jocelyne xox