J’ai toujours eu tendance à croire que le calme venait de l’intérieur pour se refléter à l’extérieur, mais ce matin, j’ai eu la preuve du contraire: c’est la vie paisible autour de chez moi qui est venue apaiser mon intérieur.
Ce silence si surprenant, si invitant, si troublant m’a obligée de reporter toute mon attention sur autre chose que mon agitation intérieure. Cette absence de bruits de sirène au loin, de pneus roulant sur une asphalte mouillée, de porte qu’on referme sans ménagement, d’éclats de voix, m’a tirée vers l’extérieur, loin de mes pensées qui tournoyaient dans une spirale sans fin. Et une fois que l’esprit fut en contact avec cette paix nouvelle, le coeur s’est mis à sourire.
Le chant des oiseaux est venu s’ajouter à ce calme paisible comme le font les notes sur une portée: tout doucement dans un mélange de sons harmonieux et de silence. Je me sentais tout à coup comme un vase vide prêt à recevoir les joies de la vie. Des joies fort simples. Des joies qui comblent.
Ne me demandez pas ce que je pensais, il y a une heure de cela; le vol silencieux des oiseaux, les bruits de l’eau qui coule, les cris joyeux des outardes m’ont fait oublier tout le reste.
Il y a des matins qui méritent qu’on s’arrête pour qu’on écoute la vie vivre l’une de ses plus belles journées. Aujourd’hui c’est l’un de ces matins glorieux où le calme parle plus fort que le reste, où la paix est le seul maître à suivre…
Jocelyne Gagné