Question de prix

Où se situe votre taux d’appréciation? Dans la moyenne, au sommet ou complètement en bas de l’échelle?

 
Récemment j’ai eu le plaisir d’assister à une conférence dans un des très bels hôtels de la région. Les participants étaient heureux d’être présents, presque honorés de faire partie de l’assistance. Même si le prix d’entrée était surprenant, tout le monde s’entendait sur un même point : « C’est dispendieux, mais il en vaut vraiment la peine! » Certes, le conférencier était excellent, mais de là à prétendre que sa conférence de deux heures valait mon salaire journalier, cela méritait un petit questionnement.
 
Pourquoi cette surestimation du taux d’appréciation?
 
« Ah mais c’est bien simple ma chère Mésange, c’est parce qu’on le vaut bien! »
- Ooooh! »


Sur ce profond oh, j’ai cherché à comprendre. Ce qui m’amène à ceci : Il est facile d’attribuer de la valeur aux autres. En partie, on se base sur leur talent, leurs actions, leur popularité (pouvoir d’attraction), sur ce qu’ils peuvent donner ou nous apporter. Et comme cette évaluation est à la portée de tous, on est également soumis à celle-ci. Trop souvent on reçoit l’appréciation (et la dépréciation) des autres sans vraiment la valider. A-t-on pris la peine de découvrir sa propre valeur à savoir, ai-je du prix à mes yeux? Bien sûr que non. On est plus soucieux de l’opinion d’autrui que de la nôtre alors impatiemment on attend le pronostique des autres, on espère une évaluation optimiste (voire majorée) quand en fait le plus important c’est comment on se perçoit, comment on s’évalue, comment on s’estime!

 

La valeur que les autres souhaitent nous attribuer importe peu; seule compte notre propre estimation.


Je l’admets, il n’est pas facile de reconnaître ses forces, ses talents, sa valeur et de s’en approprier sans arrogance, sans paraître prétentieux, mais on se doit de le faire si l’on veut se sentir estimable. Ne prenons pas pour argent comptant ce que l’on pense de nous et de notre valeur; faisons nos propres recherches et mesurons ce que nous sommes c’est-à-dire la somme de notre être à l’aune de notre connaissance personnelle - la voilà notre véritable valeur!
 
En ce lundi matin, au lieu de démarrer ma journée avec un petit café régulier, je m’offre ce qu’il y a de mieux : un grand cappuccino extra cannelle, extra chocolat. Pourquoi ce petit luxe? Parce que je le vaux bien!
 
Bon lundi et bonne semaine tout le monde!
 
Mésange

6 commentaires:

  1. Bonne semaine à vous aussi.
    Je n'ai compris que très tardivement dans ma vie que j'avais de la valeur (sans pour autant avoir la grosse tête !). C'est toujours un long chemin que de savoir qu'on existe.

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    1. Chère Bonheur du jour, c’est une chance de le comprendre même si ce n’est que tardivement. Pour ma part, il y a beaucoup de choses que j’aurais aimé apprendre et comprendre plus tôt… Certains apprentissages se font généralement avec l’apparition des cheveux blancs; c’est un des beaux avantages de s’affiner avec le temps!

      Oui ma chère amie, c’est un long, très long chemin et il faut y revenir régulièrement parce qu’on aurait tendance à l’oublier.

      Bonne et douce semaine!

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  2. Mésange, je dirais que, d'une manière générale, il est préférable de dissocier la personne de ses actes, dans un sens comme dans l'autre, positif ou négatif. On peut être maladroit sans avoir eu l'intention de blesser, en réagissant parfois de manière un peu impulsive par rapport à un vécu douloureux ou lorsqu'on se sent épuisé, par exemple, mais cela ne signifie pas qu'on est incapable de gentillesse. De même, on peut avoir du charisme, faire un excellent travail, plaire à beaucoup, tout en restant relativement indifférent aux autres. En outre, il m'apparaît important de recevoir des paroles d'estime de personnes pour lesquelles on éprouve de l'affection et du respect et d'en dire à son tour. N'est-ce pas une manière d'exprimer ce qu'on ressent et d'exalter la confiance? Certes, il faut savoir mesurer la sincérité de l'autre, être soi-même honnête dans son appréciation, s'affranchir des louanges ordinaires sans véritable sens comme des critiques de ceux qui ne s'occupent que des apparences. Donc, l'important n'est-il pas de savoir bien s'entourer pour vivre des échanges fructueux?
    Bonne semaine, Mésange, et savourez bien votre cappuccino!

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    1. Chère Anne, vos propos sont justes et éclairés; ce n’est pas le savoir qui parle mais bien l’expérience. Merci pour ce beau partage!

      « Dissocier la personne de ses actes » - c’est ce que nous devrions tous faire mais ô combien difficile à réaliser dans le quotidien surtout quand les émotions s’en mêlent. C’est comme tenter d'attraper un poisson en eaux troubles; ce n’est pas impossible, juste difficile! Merci Anne de nous rappeler l’importance de « l’être » dans un monde où le « faire » prend toute la place. Certes, ce dernier est important mais pas au point d’empêcher « l’être » de s’éveiller, de s’épanouir et de se révéler au monde.

      « Savoir bien s’entourer » c’est le simple bon sens répété dès notre jeune âge et que l’on écoutait distraitement croyant nos parents complètement à côté de la plaque, pourtant c’est toujours aussi vrai aujourd’hui… Et avant de choisir qui que ce soit, commençons par savoir qui nous sommes!

      Douces pensées... et merci pour tout!

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  3. Ah, si ça finit par un "vero cappucino" je prends sans discernement.
    Apprendre à être autonome n'est pas facile, ne plus dépendre du regard des autres, se voir avec indulgence aussi en faisant preuve de lucidité, mettre en avant ses qualités, essayer de s'améliorer pour réduire les effets des défauts...
    A propos d'appréciation, ne pas se fier à la réputation, ne pas faire partie du troupeau des moutons de Panurge : http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20130729.OBS1423/cope-sarkozy-fillon-vedrine-combien-touchent-ils-pour-une-conference.html. J'ai honte pour cette société dindon de la farce ...

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    1. Chère Saravati, votre pensée est bien sage! J'aime tout particulièrement ce passage: "Réduire les effets des défauts." Ce serait comme de réduire l'amplitude des cercles concentriques quand la pierre tombe à l'eau... Si on réduit la taille de la pierre, ses effets devraient être moindre... Vos propos me font réfléchir... et ce n'est qu'un début. Merci infiniment!

      À propos, j'aime bien dire à la blague que je n'ai pas de défauts mais que des qualités mal définies... ;-) Il faut bien rire de temps en temps!

      Bonne et douce semaine Saravati!

      P.-S. Merci pour le lien! Très pertinente cette lecture!

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