Lors d’une mise à pied, ils sont peu nombreux au banc des accusés : il y a la direction et la main d’œuvre. Chacun y va de son interprétation des faits. Le coupable? C’est forcément l’autre!
En période de récession, les congédiements sont nombreux et les raisons multiples. Mais plus souvent qu’autrement, c’est une question de chiffres. Si les dépenses sont plus élevées que les revenus, on doit alors couper dans ce qui ne rapporte pas. Cela va de soi.
Et les salaires font partie des plus grosses dépenses de l’entreprise.
Que ce soit une petite ou une grande PME, l’employeur s’imagine que c’est lui qui fait vivre ses employés. Sans sa contribution, l’employé ne survivrait pas à moins de vivre au détriment de la société en profitant d’une aide gouvernementale. En fait, ce sont ses employés qui le font vivre. À part ses idées de génie, sa bonne volonté et quelques contacts pour financer son projet, si son entreprise prend de l’expansion c’est grâce au pouvoir de force que représente une masse de connaissance, de compétence et d’idées issues de plusieurs individus travaillant de concert à un but ultime: faire de sa compagnie une entreprise saine et prospère.
Mais ça, souvent l’employeur l’ignore. Il croit qu’il a déjà rempli sa part du contrat en payant ses employés et ne voit pas en quoi la formation et les ateliers de motivation pourraient être une valeur ajoutée pour sa main d’œuvre. Au contraire, tout ce temps perdu est, selon lui, contreproductif et cela engendre des dépenses inutiles. De plus, il s’imagine qu’avec son manuel «Gestionnaire pour les nuls» ou celui des «101 menaces expliquées et appliquées au quotidien» il pourra maintenir l’attention et la performance de ses employés. Si le chien craint le bâton, l’employé craindra forcément la porte de sortie!
Malheureusement l’employeur fera planer la menace plutôt qu’une saine valorisation. Par conséquent, l’employé se retrouvera vite démotivé et totalement angoissé à l’idée de perdre son emploi, car lui aussi regarde ses chiffres: avec une baisse de revenus, comment fera-t-il pour payer l’hypothèque et les derniers emprunts réalisés le mois dernier? Bref, lui aussi devra couper quelque part…
Si les deux tiers des employés ont pu conserver leur poste, l’autre tiers est rentré à la maison avec une petite prime de compensation en main et le moral sous le bras.
En coupant dans les salaires, l’employeur s’est délesté d’un poids considérable. Désormais, il pourra mieux réfléchir à son plan d’action.
Il ne faudrait pas en faire une affaire personnelle!
L’employé qui vient de se faire indiquer du doigt la porte de sortie est amer. Il se dit (et il se permet de le dire à ceux qui restent) : «Avec tout ce que j’ai fait, méchante belle façon de me remercier!». L’employé est convaincu que, sans lui, l’entreprise ne survivra pas. Et si elle survit, ses chances se comptent en mois, pas plus. Tôt ou tard, elle coulera, car avec de telles valeurs (les dollars l'emportant sur le bien-être des employés), il ne peut en être autrement. C’est comme dans les films américains : le méchant meurt toujours à la fin!
Quand on prend le temps d’y penser, il est juste de dire que c’est l’employeur qui fait vivre ses employés et on peut affirmer avec certitude que, sans le savoir-faire de la main d’œuvre, l’entreprise est vouée à l’échec. Alors pourquoi ne pas considérer l’apport mutuel de chacun? Je m’explique : si l’employeur songeait un instant que les profits et l’existence même de son entreprise dépendent uniquement du travail de ses employés, il agirait différemment. Avant de couper dans les salaires, il explorerait d’autres avenues possibles. Il penserait probablement en termes d’augmentation de revenus plutôt que diminution de dépenses. Et si les employés croyaient fermement que sans leur employeur et les salaires versés, leur qualité de vie serait fortement réduite, ils feraient de leur mieux pour s’impliquer davantage dans ce qu’ils font.
En entreprise, tout est réciproque : chacun contribue au bien-être de l’autre non pas par obligation, mais bien par bonne volonté.
Qui fait vivre qui? Voilà une excellente question!
Bonne semaine tout le monde!
Jocelyne Gagné (Mésange)
superbe interprétation!
RépondreSupprimerMerci France!
SupprimerTon passage fait toujours plaisir à lire!
Bonne journée :-) xo
Hélas en ce moment l'employeur d'une TPE cherche surtout à faire survivre son entreprise ne s'accordant un salaire qu'après avoir assuré celui de ses ouvriers !
RépondreSupprimerc'est le carnet de commande qui décide quand celui ci est vide pas de trésorerie...
Espérons que la demande reprenne Mésange.
je te souhaite une bonne semaine.
Kénavo
Chère Josette, il est vrai que l'employeur d'une petite entreprise passe souvent en dernier. Il doit faire des pieds et des mains pour trouver des contrats qui assureront à son entreprise une certaine viabilité. C'est un défi constant et une pression énorme sur ses épaules... Il faut le vivre pour le comprendre.
SupprimerOui, j'espère de tout coeur que la demande reprendra.
Merci de nous avoir partagé cette dure réalité douce Josette.
À bientôt xox
Dure réalité ....on a souvent qu'un côté de la médaille...
RépondreSupprimerMerci Carole,
SupprimerL'homme est ainsi fait: il s'inquiète de ce qui le concerne personnellement, le reste concerne les autres.
Bonne journée!
Bonjour. Cela fait bien longtemps que je ne suis pas passée chez vous....
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé votre texte. Une idée essentielle : le partage.
Merci Bonheur du Jour! En effet, on a tous besoin des uns des autres... Une fois qu'on l'aura compris, le monde s'en portera mieux. Merci d'être passée!
SupprimerBonne semaine!