Si vous n’avez pas vu le film MIB 3, il est temps de vous y
mettre; c’est à voir non pas pour les horribles bestioles qui crèvent l’écran,
mais plutôt pour la finale. À elle seule, elle mérite que l’on supporte l’écoeurante
créature qui donne du fil à retordre à nos deux héros. La scène que je préfère,
c’est celle où les deux agents, K et J, font face à un problème de
taille : un dangereux criminel leur a échappé. Et au lieu de partir à sa recherche,
l’agent K propose à son partenaire quelque chose d’assez inusité : « Il
nous faut une tarte… Mon grand-père disait : "En cas de problème
insoluble, ça libère la tête." La tarte, c'est bien. »
Vous en conviendrez : ce n’est vraiment pas le moment!
Pendant qu’un "serial killer" planétaire rôde, que
font les deux hommes? Ils se dirigent tout droit au resto du coin pour aller
manger de la… tarte. Et pour
reprendre les propos de l’agent J (Will Smith) : « C’est vrai que
c’est inutile et contreproductif, mais pourquoi pas? »
En effet, pourquoi pas?
Et cela m’a rappelé mes petits moments où rien ne va comme
je veux. Certes, je ne vis pas le syndrome de la page blanche (Dieu merci!),
mais il m’arrive de ressentir une fatigue, comme si le cerveau était en
ébullition évaporant ainsi mes facultés intellectuelles en de jolis petits
nuages d’idées totalement déconnectées les unes des autres. À force d’écrire
sans arrêt, je n’obtiens rien… Je tourne autour de mon sujet comme un chien
court après une voiture espérant qu’un jour elle va s’immobiliser. Mais une
fois qu’elle s’arrête, croyez-vous vraiment qu’il va partir avec une des roues
entre les dents et aller l’enterrer quelque part? Bien sûr que non. Il cherchera
un autre véhicule en marche, car son plaisir, c’est de courir. Mon cerveau aime
être en activité, mais parfois, je dois l’occuper à autre chose, sinon il agit
aussi stupidement que ce chien s’essoufflant pour passer le temps.
Et une fois à bout de souffle, je ne peux rien produire de
vraiment… brillant.
Dans ces moments-là, je ne mange pas de la tarte, sinon mon
tour de taille en souffrirait. Je préfère diriger mes pas vers un petit bistro
où un bon cappuccino m’attendra. Tout ce dont j’ai vraiment besoin c’est de
sortir du cadre habituel de création. Le fait de changer de décor, mon
attention est non pas tournée vers mon problème, mais vers les tables voisines,
les passants, le passage du train, le bruit de verres qui s’entrechoquent, la
lumière qui s’égare parmi le feuillage de l’arbre dont les branches forment une
voûte clair-obscur au-dessus de ma tête.
Pendant une heure ou deux, mon cerveau tombe en veilleuse et
voilà que le miracle souhaité se produit : les idées de génie connectent finalement
ensemble!
L’acharnement a du bon, mais quand cela ne donne pas les
résultats espérés, il faut savoir prendre une certaine distance par rapport à notre
travail. Cuisiner, marcher, pratiquer un loisir ou même dormir, le choix de
l’activité importe peu; l’effet recherché est de donner du lest à notre cerveau.
Ainsi il aura l’impression qu’il est libre de penser, de chercher des solutions
par lui-même et non parce que nous l’exigeons. En somme, un peu de lâcher-prise
ne peut que nous faire du bien!
Cette semaine, si vous butez contre un obstacle ou vivez une
impasse, je vous invite à suivre le conseil de Léonard de Vinci :
« Éloignez-vous de temps en temps, détendez-vous un peu
et votre jugement sera plus sûr quand vous retournerez à votre travail; car un
travail ininterrompu finira par altérer votre jugement… »
Un bon café ou une pointe de tarte? À vous de choisir!
Bonne semaine tout le monde!
Jocelyne Gagné (Mésange)
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