En faire toujours plus pour se rapprocher du bonheur, est-ce là le seul moyen pour y parvenir?
Lundi matin, le réveil vous indique qu’il est l’heure de vous lever, mais le cerveau, lui, proteste. Vous sortez du lit misérablement. De toute évidence, les lundis ne devraient jamais exister. Le pas alourdi par le poids de la contrainte, vous vous dirigez petit à petit vers la salle de bain où machinalement vous plongez tête première sous l’eau chaude. Les yeux fermés, le corps enveloppé de vos bras, vous profitez de la délicieuse chaleur qui vous caresse. Vous savourez ce moment comme si le temps n’avait plus d’importance. La tête dans l’embrasure de la porte, votre chéri vous incite à changer de vitesse, car vous allez définitivement manquer de temps. Zut!
Nue comme un ver emperlé de fines gouttelettes, le corps granulé de chair de poule, vous foncez vers la penderie. Quel vêtement porter? Au diable, vous prenez n’importe lequel et dans votre hâte, vous ne remarquez même pas que vous avez enfilé un soulier brun et un soulier bleu. Oups! À la cuisine, c’est la panique : un coin de pain grillé entre les dents, un café qui refroidit à l’extrémité du comptoir et vous voilà en train de préparer en vitesse les sacs-repas de tout le monde. Sauf le vôtre. Je dînerai au resto si j’ai l’temps! Le café dans une main, vous poussez allègrement les enfants vers la sortie attrapant au passage votre serviette, et sur le pas de la porte on vous regarde la bouche grande ouverte et la queue remontée… Argh! Pas l’temps! «Chéri? Occupe-toi du chien, OK?»
Vous sautez dans votre véhicule et démarrez à toute allure; vous êtes déjà en retard! Arrivée au bureau, un employé vous bouscule et par inadvertance éclabousse votre beau chemisier qui vient de passer du blanc au beige moucheté. Soupir. La réunion est devancée et vous n’êtes pas prête; ce n’est pas nouveau. Vous vous dites que vous allez improviser, mais cette fois-ci, ce sera plus difficile, car tous les chefs de service seront présents. Double soupir.