Chers amis, je commence ma journée avec vous. De l’autre côté de l’Atlantique, la journée est fort bien avancée, mais au 45° 30' N et 73° 34' 0, le jour est à peine levé. D’ailleurs, le ciel est si pâle; je le crois fiévreux. Le pauvre, il transpire, s’agite et mouille la terre, faisant verdir le sol qui tarde à geler et à se revêtir de blanc. El Niño en a décidé ainsi! On porte encore les souliers, marchant d’un pas léger, libre du harnachement des habits d’hiver.
Je n’ai pas l’impression d’être en décembre et pourtant, nous y sommes.
Mes décorations de Noël sont encore dans les boîtes, attendant les premiers flocons de neige. Pour certains, la musique joyeuse de Noël suffit à les pousser à suspendre les couronnes, à monter le sapin et à étendre les glaçons lumineux autour des fenêtres et de la toiture. Moi, ça me prend du blanc. Quelques traces au sol suffiraient.
Mais le ciel s’obstine à garder sa blancheur pour lui…
Je le comprends. C’est si beau!
Imaginons un instant ce duvet si doux tombant mollement sur nos têtes; on envie de fermer les yeux, de tirer la langue et de goûter à l’hiver… C’est si bon!
Et ce silence qui se fait attendre.
Et cette lumière que seule la neige sait emprisonner entre ses cristaux…
C’est sombre et si triste dehors.
Ma seule consolation? Les bourgeons qui éclatent dans les arbres. Ça sent le printemps!
Je crois que j’ai dormi tout l’hiver et me voilà en train de m’éveiller à la douce saison. Et si c’était vrai? Et si la nature avait décidé qu’elle nous faisait cadeau d’un printemps au lieu d’un hiver?
C’est Noël, j’en suis sûre!
Pas de froid, ni de pelles, ni de verglas ne recouvrant les vitres d’auto, ni de glace noire nous jetant au sol, ni de vent mauvais, ni de frissons nous forçant à hâter le pas, ni de nuit d’insomnie à écouter le souffle de l’hiver brailler à nos fenêtres…
Juste le léger gazouillis des oiseaux et la douce brise qui soulève les rideaux.
Juste de la couleur à nos fenêtres et de la lumière dans notre cœur.
Juste l’appel de la vie qui éclate comme des grains de maïs que l’on a chauffés.
La nature est étrange parfois; elle nous joue des tours, nous donnant l’impression que l’on revient sur nos pas ou que l’on fait un grand saut en avant.
Est-ce l’hiver qui arrive ou le printemps?
Est-ce tout simplement l’automne qui hésite à nous quitter ou est-ce nous qui, dans notre besoin de lumière et de chaleur, avons créé ce changement, bouleversant la nature et son cycle, modifiant le rythme des saisons?
Je l’ignore…
Mais je profite de tout ce que la nature me donne. Peu importe ce qu’elle me donne.
Il y a du bon dans chaque saison.
L’hiver a des silences que l’on souhaite entendre, une lumière si chaude, si colorée… Le sommeil de la nature doit être contemplé. L’hiver apaise les cœurs tourmentés, soulage l’anxiété, calme l’âme agitée…
Je profite de ce prétendu printemps en attendant que l’hiver me recouvre de son blanc manteau et de sa quiétude.
Je profite de la douceur du temps pour respirer l’haleine de l’hiver, car c’est tout ce que j’ai…
Et c’est beaucoup.
Bonne semaine tout le monde!
Jocelyne Gagné (Mésange)
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