Prisonnière
de la pierre, j’attends.
Je rêve des
mains de l’artisan
Qui
viendront me caresser, me transformer.
Captive du
temps, je me languis.
D’autres
pierres sont choisies
Et m’abandonnent
à mon triste sort.
Sans savoir
pourquoi,
Comme
secouée par en dedans,
J’ai envie
de m’élever, de grandir.
Je ne vois ni
pic, ni pelle
Que la
clarté cruelle
Du jour qui décline.
Encore une
nuit dans mon tombeau,
Encore une
nuit à espérer les coups du marteau
Qui
viendront me délivrer.
L’attente
est insupportable
L’ennui,
intolérable
Je dois
bouger.
Un coup sec,
un seul suffira
Pour m’éloigner
du trépas
Vers lequel
je glisse.
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[Photographie réalisée par J. Gagné, oct. 2012]
[Marie de Magdala (Marie-Madeleine)] |
Un jour nouveau
se lève
Et voilà que
mon rêve
À son tour m’attend.
Nonchalamment
appuyé
Contre le
tronc d’un arbre fatigué,
L’artisan me
regarde.
Et dans le
bleu de ses yeux
Je vois le
beau et le merveilleux
De mon
avenir, de mon devenir.
Jadis j’étais
une pierre
Simple et ordinaire
Qui a su
forcer son destin.
Désormais je
suis femme,
Un cœur et
une âme
Avec une foi inébranlable.
Et ce que je
tiens entre les mains
Ce sont mes secrets,
mes rêves et mon destin.
[Jocelyne Gagné, fév. 2013]