Le génie hors de sa lampe...


[Photographie réalisée par Robert Lemire]
trouver l’énergie là où il faut!

Petit cafard? Non, je dirais plutôt l’effet zombie. Dès le saut du lit, je me dirige le pas traînant vers ma table de travail, prête à ingurgiter un litre de café pour éveiller le petit génie assoupi à l’intérieur de moi. J’ai beau frotté la lampe, mais nulle flamme d’inspiration ne se manifeste. Alors je me tourne vers quelques mouvements d’aérobie cherchant à secouer le mental et ainsi ramasser à la pelle les bonnes idées. Rien. Le zombie est toujours là traînant son cerveau au bout de sa laisse. Soupir!

Je m’ennuie presque de l’époque où je travaillais à l’extérieur. J’appréciais surtout le trajet en voiture ou en autobus qui facilitait ma transition entre l’état comateux et l’hyperactivité. Le fait de sortir de chez moi alimentait ma plume et me procurait un réel sentiment de liberté. Entre le point A et le point B, mon esprit voyageait, et un simple détail capturé au hasard suffisait à ouvrir la vanne de la créativité.

Le danger de travailler de chez soi est d’oublier de sortir quotidiennement de ce cadre habituel.

À défaut de n’avoir ni bureau en ville ni voiture, j’ai décidé d’aller prendre un grand bol d’air frais pour me rendre au bureau ou si vous préférez, à la maison. D’ailleurs, n’est-ce pas ce que tout travailleur/travailleuse fait chaque matin : quitter son domicile pour revenir en fin de journée à son point de départ? J’en conviens, je ne m’éloigne que pour trente minutes, mais la magie opère! Ma plume se porte mieux et mon cerveau plus encore, car à force de le trimbaler au bout de sa corde, le pauvre avait terriblement souffert!

De retour à la maison, j’ai compris que mon bureau était un véritable havre de paix favorisant la concentration. Loin d’agir comme un stimulant, je devais alors me tourner vers d’autres options. Puisque mon désir était de dénicher de nouvelles idées, il me faudrait alors me soustraire à la pile de papier et mettre le nez dehors. La nature, un petit bistro, le salon d’une amie, bref, tout lieu qui diffère de mon environnement habituel pouvait convenir. Le plus dur fut de me convaincre que la solution était non pas à l’intérieur mais à l’extérieur!

Réchauffée par lumière dorée, je savoure mon café dans la cuisine. Je profite de ces quinze minutes de calme avant d’aller secouer de nouveau mon petit génie en avalant à grande goulée le froid de l’hiver. Rien de tel qu’un léger coup de fouet pour l’émoustiller!

Et vous, comment vous y prenez-vous pour éveiller votre p'tit génie? Attendez-vous qu’il se réveille ou utilisez-vous la manière forte?

Bonne semaine tout le monde!

Mésange

4 commentaires:

  1. Mésange, vous avez raison, c'est en se ressourçant à l'extérieur que notre "p'tit génie" peut s'éveiller. Ainsi, par exemple, je visite des expositions, ayant parfois le dictaphone à la main afin d'y enregistrer mes premières impressions sur le vif. Mais souvent aussi un simple carnet Moleskine me suffit. Pour mon roman - celui qui ne sera jamais publié - je suis allée à intervalles réguliers, pendant un an, sur place, c'est-à-dire sur les lieux où se passait l'action que j'avais imaginée, afin de noter des détails auxquels je n'aurais jamais pensé en restant chez moi. Une de mes amies m'a dit qu'elle avait retrouvé dans mon livre exactement l'ambiance de la ville que je décrivais et qu'elle connaissait, et j'avoue que ce compliment m'a fait plaisir.
    Dernièrement, je me suis procuré un livret d'artiste d'Adrien Delpeuch intitulé "Sonder les préconceptions de l'ordinaire", et j'ai trouvé la démarche littéraire de l'auteur très intéressante: il a délimité, dans sa ville (banlieue de Limoges), un carré d'investigation qu'il a arpenté lentement, prenant le temps de s'arrêter à certains endroits, parfois durant plusieurs heures; il a observé et noté tout ce qui s'y passait, jusqu'aux détails les plus infimes du décor urbain mais surtout en donnant de l'importance, par une description précise, aux personnes qui y évoluaient. Ce qu'il restitue au lecteur, c'est son regard à travers lequel la banalité des uns devient événement - un oiseau qui se pose sur un banc, un enfant qui sort de l'école - transformant le quotidien en histoire passionnante.
    Je vous souhaite, Mésange, de beaux moments d'observation et de création.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Chère Anne, sincèrement désolée de vous répondre si tardivement. Votre commentaire est très intéressant et je ne voulais surtout pas omettre d’y répondre. Alors voilà :

      Il suffit de s’être trouvée dans un endroit fabuleux sans carnet ni dictaphone pour ne plus refaire ce genre d’oubli. La leçon est apprise, croyez-moi! Tout comme vous, j’aime consigner mes impressions que ce soit pour rédiger un article, décrire un personnage de roman ou encore pour écrire tout simplement. Sans papier ni crayon, je serais la femme la plus malheureuse du monde! Et c’est sérieux!

      C’est très gentil à vous de nous partager cette belle découverte littéraire (Adrien Delpeuch); on n’en sait jamais trop! Je sens que je vais avoir beaucoup de plaisir à lire ce livret!

      Pour revenir à un élément très important de votre commentaire, je trouve cela triste et dommage pour les lecteurs que votre livre n’ait pas été publié. J’aurais aimé le lire! Peut-être n’est-il pas trop tard? J’ose espérer que vous goûterez à ce réel bonheur très bientôt!

      Merci chère Anne pour ce partage qui nous enrichit à chaque fois. Bonne et douce journée!

      Supprimer
  2. Si j'ai un p'tit génie, je le laisse faire....
    J'ai bien aimé votre texte !
    A bientôt.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Bonheur du jour!

      Est-ce l'oeuvre de votre petit génie ou l'essence même de votre personne, il n'en demeure pas moins que vos textes sont magnifiques! Bonne journée!

      Supprimer

Pourquoi garder le silence si vos mots peuvent construire, embellir et aussi changer le monde? Exprimez-vous!