[Photographie tirée de Dreamstime] |
“Quand on a les deux pieds dedans, pas facile
de s’en extraire.”
Le printemps – la nature s’éveille sous la tendre caresse des rayons du soleil, l’eau ruisselle des toits, le blanc de l’hiver fuit goutte à goutte sous le regard attentif des hirondelles. On troque les bottes contre les chaussures, trop heureux d’oublier l’hiver, trop impatient d’aller découvrir les sentiers de marche. La terre est gorgée d’eau par le dégel, mais on s’en moque car c’est le printemps!
Jusqu’à maintenant, la balade est fort agréable parmi les maigres silhouettes dégarnies de feuilles. Tiens, un ruisseau qui traverse le sentier? Au fond, ce n’est qu’un petit saut de rien du tout. On s’élance et... Loin d’atterrir sur la terre ferme, on s’enfonce dans une belle mare de boue. S’aidant d’une branche, on extirpe le premier pied suivi du deuxième. Le bruit de succion nous fait craindre le pire : nous voilà avec une chaussette en moins et de jolis orteils roses se trémoussant dans l’air frais du matin! Soupir. Minutieusement, on se tortille pour récupérer et la chaussure et le bas sans mettre le pied à terre. L’équilibre est précaire. À tout instant on peut basculer soit vers l’avant, soit vers l’arrière. Dans notre tentative de garder les orteils au sec, on se tord, on se cambre, on agite les bras, le pied toujours suspendu entre ciel et terre. Dangereusement le corps amorce un plongeon vers ce que l’on voulait éviter à tout prix : la boue qu’on avait aux pieds, on en a maintenant jusqu’au nez!
Impossible de reprendre le sentier comme si de rien n’était; on est crottés de la tête aux pieds et tous les visages vont se retourner en se demandant ce qu’on a bien pu faire dans les bois. De retour à la maison, on tentera de limiter les dégâts en prenant maintes précautions pour se dévêtir mais peine perdue, on se retrouvera sur le dos, maculant le mur et la céramique de ce qui nous collait à la peau.
Pourquoi diable n’a-t-on pas mis le pied par terre au départ pour ramasser la chaussure enlisée? Ironiquement, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
Il arrive qu’en voulant éviter un petit désagrément, on aggrave les choses à un tel point qu’on est contraint de déployer le double d’effort pour tenter de s’en extraire. Certes, ce n’est pas forcément agréable de faire face aux situations inconfortables, mais en toute honnêteté, il est beaucoup plus facile d’éviter le pire que de tenter de s’en sortir une fois les deux pieds dedans. La preuve? Les voisins vont se souvenir longtemps de notre balade dans les bois et nous aussi!
Bonne semaine tout le monde!
Mésange
Retrouver le plaisir de te lire...
RépondreSupprimerTellement vraie par son réalisme cette histoire...une belle leçon de vie!....
En apprécier également le récit si agréablement teinté d'humour !!!
L'hiver perdure, le printemps se fait attendre...et les mésanges nous régalent toujours de leurs joyeuses présences...
Agréable semaine sur ton univers,
Michèle
Chère Michèle, ça me fait chaud au coeur de vous retrouver mais aussi de vous lire.
SupprimerMême si le retour est "hésitant" parce que l'on croule sous le travail, avec un si bel accueil on ne peut faire autrement que de trouver la force et le courage de continuer. Mille mercis pour cet accueil des plus chaleureux!
Beau et bon week-end Michèle!
Je suis très heureuse de vous lire à nouveau et j'avoue que j'ai beaucoup ri en découvrant votre nouveau récit. J'espère qu'il était seulement imaginaire! Sinon, je compatis sincèrement et je vous souhaite de longs bains chauds et parfumés pour vous remettre de vos émotions. En tout cas, vous tirez toujours une morale positive de chaque événement et c'est très agréable pour vos lecteurs.
RépondreSupprimerPassez une très bonne semaine, Mésange!
Chère Anne, ce récit est loin d'être imaginaire; il est composé de deux histoires "vécues" que j'ai jumelées pour l'occasion. Dans les deux situations, j'ai réussi à me couvrir de terre mieux qu'un enfant aurait pu le faire. Dire que certaines femmes paient pour avoir un "bain de boue"; pour ma part, il aurait fallu qu'on me paie pour que je fasse un tel plongeon.
SupprimerVous me connaissez bien chère Anne car j'ai pris un ou plutôt plusieurs bains chauds pour retrouver la couleur originale de ma peau ainsi qu'un minimum de fierté. Honnêtement, l'eau chaude peut faire des miracles!
Votre présence me remplit de joie. Bon week-end!
En fait, je me demande s'il n'aurait pas fallu enlever chaussures et chaussettes dès le début et marcher pieds nus dans la boue.... Tout simplement !
RépondreSupprimerChère Bonheur du Jour, cette solution toute simple aurait été préférable, je l'avoue. Disons que les cinq degrés à l'extérieur ont limité les solutions à une seule: récupérer le bas et la chaussure. Avec quelques degrés de plus, j'aurais opté pour votre idée pleine de bon sens. Je la garde en réserve, on ne sait jamais!
SupprimerMerci et au plaisir de vous relire! Bon week-end!