Sans lui, sans eux que serions-nous?

Café du matin

On croit bêtement qu’on a mené l’enfant à maturité quand en fait, c’est lui qui nous a fait grandir, mûrir et mieux comprendre la vie.

Il vient un temps où une certaine gêne s’installe, où l’on ne sait plus comment exprimer ses sentiments ni comment les dévoiler sans exposer crûment cette pudeur dans laquelle on se complaisait et qui mettait ainsi notre vulnérabilité à l’abri. Mais voilà, les années ont passé, le bambin a grandi, il a aimé et fondé une famille, et on ne sait encore moins comment signifier à l’enfant devenu homme tout le bien qu’il nous a apporté. 

Les lèvres restent closes et pourtant le cœur parle si fort… 

Je n’ai jamais raté une occasion de prouver à mon fils mon amour — peut-être que si au fond — ni de lui dire « je t’aime ». Néanmoins, j’aurais dû lui dire beaucoup plus tôt et un peu mieux que par des mots tracés maladroitement sur du papier combien sa présence a fait de moi une meilleure personne, m’obligeant à devenir plus forte, plus modérée et qui sait, plus sage (il faudra me croire sur parole car il m’est difficile de le prouver!). Inconsciemment, il m’a appris à donner sans compter, à écouter sans discuter, à accepter sans comprendre, à me se soucier de lui plutôt que des futilités de la vie, à pardonner aisément et à oublier tout aussi facilement. Et à force de l’aimer jour après jour, il est devenu une part de moi plus précieuse que mon cœur, plus importante que ma vie.

Aujourd’hui, mon beau Alexandre est un homme, un partenaire de vie pour Marie-Pier et un père incroyable pour Maxime, Lili (et en 2016 de Marilou). À son tour de mûrir, de s’épanouir et de comprendre la vie à travers ses enfants. Car au fond, on commence à grandir quand on aide plus petit que soi à s’élever! 

Au final, l’enfant est là pour nous et non l’inverse. Il nous fait découvrir le monde et la vie à travers ses yeux et son cœur. Pour lui tout est beau, nouveau et simple et qu’il n’y a rien d’impossible : il suffit de demander, il suffit d’essayer… 

Ah si c’était aussi simple! 

Et si ça l’était? 

La vie est simple croyez-moi. Un beau jour on met le pied dans cette vie et l’instant d’après, on la quitte les deux pieds devant. Ce qui se passe entre l’arrivée et la sortie dépend de nous et de ce qu’on souhaite faire pour mieux profiter de ce temps qui nous est alloué. On peut décider d’apprendre afin de pouvoir montrer aux autres par la suite ou on peut essayer d’enseigner ce que l’on ne sait pas à quelqu’un qui en sait plus que nous; le choix est assez facile, vous ne trouvez pas? 

Je l’avoue, je sais peu de choses. La bonne nouvelle? Je suis entourée d’enfants prêts à m’enseigner la vie! 

Bonne semaine tout le monde et… bon café! 

Jocelyne Gagné (Mésange)