En route vers le Grand Canyon - 1ère partie

À chaque année nous nous rendons à Las Vegas pour assister à une convention touchant notre secteur d’activités. D’une fois à l’autre, nous en profitons pour visiter les alentours. Mais cette année, il y avait quelque chose de spécial; à partir d’un défi lancé et d’une promesse, voilà qu’au lieu de quitter Montréal en couple, nous étions quatre à délaisser le Québec. Notre fils et sa compagne nous accompagnaient pour un voyage d’affaire et de loisirs. Depuis le temps que nous en rêvions, voilà que ce jour béni était enfin arrivé! 

02 :15 du matin, on attend le taxi. Mon mari et les jeunes ont dormi… Moi, j’ai eu peur de passer tout droit, donc j’ai gardé les yeux fixés au plafond à compter les moutons! La journée sera dure!

Une dernière vérification : les passeport, les dollars américains, les médicaments, les cartes de crédit, bref tout y est! Le taxi arrive pile à l’heure et on est bien réveillé. Je crois que l’excitation est palpable tout comme le froid!

L’aéroport est calme presqu’endormie, tout à fait le contraire de nous. Marie en profite pour brûler une dernière cigarette, après, ça sera l’abstinence jusqu’à l’arrivée. On a nos cartes d’embarquement, et nos bagages sont enregistrés, mais le pire n’est pas encore passé. Les jeunes vont expérimenter pour la première fois le contrôle de la sécurité et les douanes. Tout va vite et par la force des choses, on a chaud! Ce n’est pas nécessairement inquiétant car tous ces contrôles contribuent à notre bien-être et à notre sécurité à bord de l’appareil. C’est juste stressant! Ouf! On est rendu en territoire américain : God bless the America!

Voilà, on embarque. Le nez collé sur le hublot, Alex et Marie regardent tout ce qui se passe à l’extérieur. C’est une journée grise et froide. L’avion avance, roule sur la piste telle une voiture. On fait presque le tour des pistes de l'aéroport pour se rendre à un site de dégivrage. Eh oui, il fait suffisamment "frette" pour déglacer les ailes de l’appareil. C’était la première fois qu’on voyait cela! C'était impressionnant et rassurant!

Nous étions à bord d’un petit appareil; on volait avec "Air Pout-Pout". Donc, le décollage serait intéressant mais pas impressionnant… meilleure chance à l’escale! Je crois que nos jeunes ont tripé même si au début l’un des deux n’était pas sûr d’aimer la sensation. De mon côté, je préfère les vols avec escales juste pour les décollages et les atterrissages. C'est une question de goût: on aime ou on n’aime pas!

Nous avons mis pied à terre à 12h30 heure de Las Vegas. Nous n’étions pas encore arrivés à destination. Tout d’abord, on devait louer une voiture et ensuite se rendre jusqu’à l’hôtel situé à proximité du Grand Canyon. Le circuit était fantastique : des montagnes dorées et orangées, des cimes enneigées, de vastes étendues infertiles, des cactus et des arbres rabougris, un lac d'un bleu intense et une route belle et droite tel un ruban déposé sur la terre aride. Incroyable!

Selon nos prévisions, on devait être à l’hôtel vers 19h00 tout au plus. Cependant, nous n’avions pas prévu la tempête de neige qui nous est tombée dessus en cours de route. D’abord, on a eu de la pluie suivit de quelques flocons de neige. On est dans le désert et il neige! C’était tout de même spectaculaire à voir! L’aspect mignon du début a cédé la place à l’impatience. Après le coucher du soleil, on ne voyait plus rien. Les giboulées du mois d’avril du Québec nous ont suivi jusqu’à Tusayan en Arizona. Aucun lampadaire, juste deux traînées plus foncées laissées par le véhicule qui nous précédait. Du blanc en avant et de chaque côté sur un fond de nuit noire. La vitesse ainsi réduite, nous sommes arrivés vers les 21hres complètement épuisés. À la sortie du véhicule, on s’est rendu compte qu’un bon Kanuk et des bottes doublées auraient été grandement appréciées. On regrettait d'avoir mis nos petits souliers et une simple veste!

Dieu soit loué, le restaurant de l’hôtel était encore ouvert! On avait une faim de loup et on était complètement vanné. Je vous avais dit que je n’avais dormi la veille… là, ça commençait à paraître! Le repas fut fabuleux et le verre de vin fit son effet. Je voulais être sûre de dormir cette fois-ci! Dès que je suis entrée dans ma chambre, j’ai tombé comme une bûche, une roche ou une brique, dépendamment d’où on vient!

Le lendemain, le réveil fut brutal… En repoussant le rideau, les arbres étaient arqués sous le poids de la neige. Six pouces de belle neige blanche et collante était tombée! Et nous n’avions pas de balai à neige et je ne parle pas de tout ce qui manquait à notre garde-robe! J’ai délaissé le rideau pour me concentrer sur mon petit déjeuner. Au menu, il y avait le gros buffet américain. Mon petit monde s’est lancé sur les protéines et les lipides et moi j’ai opté pour les fraises de la Californie. Mmm! Aucune ressemblance avec celles qui mûrissent dans le transport!

Les valises en main, on était là dans le hall d'entrée, totalement découragé à regarder la neige se compacter sur le véhicule et toujours pas de balai à neige à l'horizon... Il faudra bien trouver une solution!

Et moi qui croyais avoir fait la grimace à l’hiver en partant dans l'Ouest...



"Vers le Grand Canyon - 2e partie"- la suite

Mésange

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