Vers le Grand Canyon (2e partie)...

Finalement, on a réussi à déneiger l’auto, à se trouver des gants et à enfiler de multiples épaisseurs pour couper le vent et le froid. On est prêt à tout affronter, enfin presque tout!

En route vers le Grand Canyon nous avons croisé des chasse-neiges et des voitures roulants à l’aveuglette (eux non plus n’avaient pas de balai à neige). Quinze minutes plus tard, nous étions à l’entrée du parc écoutant le gardien qui nous suggérait de faire demi-tour puisqu’il y avait du brouillard et qu’on ne verrait rien. On n’avait pas traversé 450 kilomètres et bravé une tempête pour ne rien voir! On a payé et on est entré sous l’œil découragé du garde forestier.

Puisque on n'en était pas à notre première visite à mon mari et à moi, nous savions que la bordure du Grand Canyon était en partie asphaltée. Nous espérions donc que l’endroit fut déneigé. Du stationnement, nous avions à marcher entre les arbres, suivant un sentier heureusement dégagé. Il y avait des monticules de neige à enjamber, mais dans l’ensemble c’était circulable compte tenu du type de chaussures impropre à cette météo. Devant, il n’y avait que des arbres couverts de neige et un ciel trop bas qui disparaissaient par intermittence sous les rafales chargées de neige. Les flocons nous piquaient les yeux et s’engouffraient dans les moindres interstices de nos vêtements. Têtes baissées, nous avancions suivant le tracé laissé par la déneigeuse et là, quelques marches plus bas, s’étendait le Grand Canyon. C’était une réelle apparition! Une muraille dont chaque crête était couverte d’un blanc immaculé, éclairée par les percées de soleil, effleurée par un ciel lourd et menaçant, le tout dans un mélange de couleur côtoyant l’orangé, le vert, le brun et le marron. Le jeu d’ombre et de lumière était incroyable!

De toutes les fois où j’ai regardé cette merveille, celle-là fut la plus spectaculaire! Je l’avoue la nature peut être surprenante!

Certes, nous ne pouvions pas voir toute l’étendue du canyon à cause du brouillard. Toutefois, les trouées de lumières rendaient le lieu mystérieux presque magique. J’étais conquise et je n’étais pas la seule!

Au lieu de longer la bordure Sud du Grand Canyon à pied, qui pour votre information fait plusieurs kilomètres, nous avons opté pour des déplacements en voiture. Ainsi, on a pu éviter la poudrerie et les engelures. Les points de vue accessibles en soulier fut :

- Mather Point

- Yavapai Geology Museum

- Bright Angel Trailhead

Somme toute, on était beau à voir avec nos minces capuchons cherchant à se protéger de la poudrerie! Comme disait Marie: "Ne cherchez pas conehead, il est ici avec nous!" C’est vrai que mon chéri avait tout un style! Mais bon, au moins il n’avait pas froid!

On aurait voulu poursuivre mais les pistes non pavées n’avaient pas été déblayées. Avec nos chaussures, il aurait été imprudent de s’aventurer plus loin, mais on s’est promis de revenir et de passer une semaine sur place. Et tant qu’à y être, de descendre tout en bas et d’avoir un autre point de vue du Grand Canyon!

Même si les photos sont magnifiques, elles ne traduisent pas toute l’immensité et la profondeur de ce panorama grandeur nature. Quand on se retrouve sur le bord de ce trou béant, on a l’impression que le monde s’arrête ici et qu’au-delà, il n’y a plus rien. C’est une terre ouverte, creusée et érodée par un fleuve situé à plus de 1500 mètres plus bas! Même le meilleur appareil photo ne réussit pas à capter toute cette vastitude; c'est pour ça qu'on y revient!

Et c’est reparti pour nos p’tits "kid-kodak": ils photographient et regardent, ainsi de suite. Tous nous en oublions nos doigts, nos oreilles et tous les petits bouts gelés… Au fait, j’avais combien d’orteils avant de partir?

Après s’être rassasié de toutes ces images et impressions, nous avons repris la route du retour, croisant des blizzards de neige, du grésil et des grands vents. Les buissons et les cactus que nous avions aperçus la veille étaient entièrement recouverts de neige. Tout était maintenant dissimulé…

Prochain attrait? La Route 66!

Aurons-nous la chance de passer par Radiator Spring et de croiser Flash McQueen et Sally?

"En route vers Las Vegas (1ère partie)" - la suite

Mésange

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