Chéri, pas ce soir!

Être propriétaire d’une entreprise et en faire la gestion à partir de son domicile comporte certains avantages tels que le fait d’être à la fois décideur et exécuteur. On choisit ses partenaires, ses clients, ses fournisseurs selon ses propres besoins, selon des critères bien spécifiques. De plus, le temps perdu dans les déplacements et les embouteillages est récupéré sous forme de promenades matinales ou de longues pauses-café. L’alimentation est plus équilibrée et les repas pris sur le pouce deviennent moins fréquents. On accorde du temps pour soi de sorte que la fièvre du magasinage s’estompe. Je vous le dis, ce type de travail est un bien fait pour l’homme (et la femme)! Cependant, sur toute médaille il y a un revers: s’il n’est pas discipliné et organisé, ce type de travailleur se tuera à l’ouvrage. Son horaire s’étirera jusqu’en soirée, débordant sur les week-ends allant jusqu’à engloutir les vacances d’été! Tous les beaux avantages du départ ne pèseront pas bien lourd dans la balance s’il n’est pas vigilant. Le danger le guette en permanence, car en aucun cas il ne doit confondre liberté et absence de responsabilités.

J’adore mon travail, toutefois il m’arrive d’accepter volontiers les demandes faites par mon entourage. Résultat? Je cours après mon souffle pour répondre aux exigences. Dernièrement, j’avais accumulé du retard dû à la période des Fêtes (encore une fois, j’étais disponible pour tout le monde sauf pour moi-même). Au retour, croyant reprendre le rythme sans encombre, voilà que de nouveaux projets, de nouveaux défis s’ajoutent au programme déjà surchargé. Soupirs. Mais où vais-je trouver le temps pour tout accomplir? Et pas question de lambiner : la machine est en marche et je n’ai d’autres choix que de suivre. Le seul moyen de me tirer d’affaire fut de décortiquer mon horaire et de regarder mes priorités, celles qui comptent vraiment. Après évaluation, je n’avais que deux choix possibles : soit je me tapais du bon temps les week-ends et je trimais dur durant la semaine, soit j’étirais la marmelade sur la tartine. J’ai choisi d’étirer le travail sur un mois; j’ai opté pour un style marathon plutôt que des séances de sprint et de repos.

Mes journées sont certes plus longues (8h à 20h) et mes semaines tout aussi laborieuses puisque j’inclus le samedi dans mes heures de travail. Ce qui semblait irréalisable au départ, trop gros pour être avalé d’un seul coup, progresse de façon incroyable. Je suis en train de venir à bout du lot de travail. Et chaque tâche accomplie me stimule à un tel point que je n’ai qu’une envie, celle d'en terminer une autre. De plus, le fait d’étirer le vendredi soir avec un verre de vin, ce n’est plus du travail, c’est du plaisir à l’état pur!

Depuis la fin janvier, chaque soir je travaille à rattraper le retard. Mon mari exprimerait ça autrement: «Trésor, tu es en avance sur le retard prévu!» Ça sonne positif n’est-ce pas? Que ce soit pour avancer un projet, le nôtre ou celui de quelqu’un d’autre, mettre les bouchées doubles durant une brève période, c’est réalisable et pas du tout malsain. La preuve? Je me sens mieux depuis que j’ai pris le dessus! Et d’ici deux semaines, je pourrai enfin dire à mon époux : « Chéri, pas ce soir, car ce soir, je ne travaille pas! »

Et si vous vous demandez ce que je ferai durant cette soirée, c’est que vous n’avez pas l’âge requis pour lire ce billet!

«Chéri, débouche une bonne bouteille; je sens qu’il va y avoir de quoi fêter!»

Mésange

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