Déclarer forfait avant de monter sur le ring...

[Photo tirée de Microsoft Office]

Rencontrer une difficulté, il n’y a rien de plus facile, mais s’y attaquer demande une certaine dose de combativité. 

Après de multiples tentatives, vous avez réussi à dénicher de bons billets pour un match de boxe. Ceux-ci vous ont coûté la peau des fesses. En revanche, vous verrez le combat non pas sur un écran géant mais à quelques mètres de votre siège. Vous êtes fébrile car le fameux jour J arrive…

 

Vous y êtes enfin ! L’endroit est noir de monde. La tension est palpable. Vous trépignez d’impatience à attendre l’entrée spectaculaire du premier combattant, celui sur lequel vous misez tous vos espoirs. Il arrive d’un pas souple et assuré. Son peignoir de soie bleu cobalt s’ouvre sur une poitrine dont les muscles tressaillent à chaque foulée. On le mitraille à coups de flash, la foule scande son nom tandis que lui regarde droit devant tout en poursuivant son avancée. Il est maintenant tout près de vous et soudain, il fait face à la foule qui se met à hurler de plus belle. Contre toute attente, il lance à la ronde d’une voix retentissante : « Je ne ferai pas le combat ce soir. Merci à tous d’être venus ! » Et sans un mot, il prend le chemin vers la sortie.

 

Dès lors, comment vous sentez-vous ? Plusieurs émotions vous tiraillent, mais celle qui est en train de vous submerger est fort probablement la colère. Depuis longtemps vous suivez ce pugiliste et vous connaissez tout de lui mais voilà, celui sur qui vous avez misé votre salaire hebdomadaire vient de déclarer forfait avant même de monter sur le ring, avant même d’avoir mené le combat, avant même d’avoir essayé de mettre K.-O. son adversaire; il a tout simplement jeté la serviette…

 

Il y a de quoi ne pas en revenir ! C’est une véritable aberration que de voir quelqu’un s’avouer vaincu avant même d’avoir essayé ! Certes, il y a des batailles que l’on choisit d’éviter notamment lorsque l’issue n’est pas en notre faveur ou quand le gain n’est pas suffisamment avantageux pour nous inciter à agir. Néanmoins, il y a des combats qui méritent que l’on s’y engage.

 

De nos jours, se battre pour ses idées, ses choix, ses convictions, ses avoirs et surtout sa liberté semble être un concept totalement démodé; on baisse les bras au lieu de les lever. C’est le monde à l’envers ! Voyez par vous-même : vous avez fait l’achat d’une propriété et vous ne supportez plus votre nouveau voisin, pour régler le problème vous vendez la maison qui vous plaisait tant; les disputes conjugales sont devenues monnaie courante, comme solution vous envisagez le divorce; votre adolescent se rebelle contre votre autorité, pour retrouver votre quiétude vous le confiez à un assistant du service social; vous avez raté un examen crucial à votre acceptation à l’université, du coup vous renoncez aux études en vous convainquant que celles-ci n’étaient pas faites pour vous. Voyez-vous où je veux en venir ?

 

Nous faisons tous des choix et à certains moments, nous devons livrer une rude bataille, combattant dans l’âme ou pas. Cela dit, ne laissez pas la vie vous filer entre les doigts parce que vous n’avez pas su fermer le poing à temps; battez-vous pour ce qui vous tient à cœur et si au final vous perdez, vous aurez au moins essayé. Derrière chaque bataille se cache la victoire et la défaite; l’issue dépend de notre ténacité à vouloir triompher.

 

Mésange