Une simple goutte

Ça y est! C’est reparti pour une autre belle engueulade! On a émis un commentaire qui n’a pas passé; l’autre a réagi comme du lait mis sur le feu. Le message que l'on souhaitait transmettre est devenu la goutte qui fait déborder le vase, l’ajout du bloc qui provoque la chute de la tour, l’excédent qui entraîne une réaction en chaîne.

Le ton monte... On n’utilise pas sa tête pour analyser les faits et y apporter les correctifs appropriés; les émotions ont pris le contrôle. En fait, ce sont elles qui nous contrôlent. Résultat : les mots dépasseront le fond de notre pensée.

L’engrenage s’est enclenché. On est pris au piège des accusations, des jugements, des reproches, des justifications et des toujours et des jamais; on est en mode d’autodéfense. Pour avoir le dernier mot, on frappe jusqu’à ce que l’autre soit à terre.

D’un petit incident, nous voilà dans une guerre sans merci.

La remarque, le ton utilisé ou le regard en coin a éveillé quelque chose en nous. La «cocotte-minute» va sauter d’une seconde à l’autre. Quelques degrés de plus et ça y est! L’autre est devenu l’ennemi numéro un.

Tout comme Don Quichotte, on a pris les moulins à vent pour des géants. Sans valider si ce que l’on voit est la réalité ou plutôt une interprétation de celle-ci, on engage le combat. On tire sur tout ce qui bouge! Après la bataille, il faudra enterrer les morts et soigner les blessés. Il y aura des pertes, c'est certain; nos valeurs auront été écorchées, nos convictions bafouées, nos rêves brisés et notre relation ébréchée. Quelque chose sera brisé définitivement, une mort parmi tant d’autres et qui en entraînera d’autres si nous ne corrigeons pas la situation tout de suite.

Comment éviter de faire une montagne avec un tas de sable?

La fameuse goutte qui a fait déborder le vase est du même type que toutes celles qui l’ont rempli. Alors pourquoi sauter sur cette dernière plutôt que sur la première! Si on laisse le vase se remplir pourquoi s’étonner qu’il renverse? Donc, s’il déborde, on laisse aller le tout point final, sinon regardons en face ce que l’on a négligé de faire pour éviter le débordement. S’il y a une fuite d’eau au deuxième, laisserez-vous aller les choses ou vous prendrez les mesures nécessaires pour minimiser les dégâts? Est-ce que vous évaluerez l’enjeu du sinistre si vous ne le faites pas ou vous allez tout de suite fermer l’entrée d’eau pour ensuite réfléchir posément à ce qui doit être fait? Vous agirez avec célérité sans chercher un je-ne-sais-quoi de sous-entendu.

Dans une relation à deux, c’est pareil; il faut observer les événements sans les interpréter, analysez les faits et non les sentiments qui les accompagnent. Reprocher à l’autre qu’il laisse toujours tout traîner, c’est semer des graines de conflit qui deviendra un jour ou l’autre un arbre porteur de griefs. Prenez le temps de voir ce qui se cache derrière un message de détresse, vous y découvrirez peut-être la présence de la peur, de la fatigue ou du découragement. À l’inverse, avant d’émettre un commentaire, assurez-vous bien que c’est bien un message que vous souhaitez livrer et non une bombe qui causerait des dommages irréparables.

De plus, avant que le ton monte, il y a toujours des signes précurseurs un peu comme la tuyauterie de votre salle de bain qui montre des signes de faiblesse ou de vieillissement avant qu’elle ne lâche pour de bon. Et si le tuyau cède sans aucune raison et bien, fermez l’eau, sortez les serviettes et épongez.

Ne laissez pas les différends s’accumuler jusqu’au bord du vase ou si vous préférez, ne pelletez pas tous les grains de sable (les reproches) pour en faire une montagne, vous n’y gagnerez qu’une belle dégringolade, rien de plus!

En terminant, si le vase déborde, cherchez plutôt à savoir d’où vient l’eau!

Mésange

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