Après un souper en agréable compagnie et un sommeil réparateur, voilà qu’au réveil, on a une surprise de taille: le réfrigérateur ne refroidit plus! Mon litre de lait est tiède et le beurre complètement avachi dans le beurrier… Pas question de reporter la recherche du bobo à plus tard; il faut évacuer illico les occupants avant qu’ils se transforment en quelque chose de plus vivant! Dans notre malchance, on est tout de même veinard. La température extérieure est de 1°C; on va pouvoir transférer les aliments sur la galerie, bien à l’abri des ventres affamés et poilus.
Avouons-le, cet incident arrive au mauvais moment! Tout d’abord, nous avions au programme un horaire chargé. Ensuite, puisque c’était un vendredi, on avait intérêt à se dépêcher pour acheter les pièces de rechange, car la fin de semaine, c’est fermé. Finalement, si c’est plus grave qu’on ne le croit, on devra magasiner un autre frigo et entretemps constater le décès des provisions qu’on venait tout juste d’acheter…
Franchement, je vous le dit, ça tombe vraiment mal!
Pour un Québécois, une brique reste une brique. Pour un Français, une tuile reste une tuile et quand elle nous tombe dessus, il n’y a pas de bon ou mauvais moment : c’est inattendu, brutal, contrariant, dérangeant et parfois même très douloureux. Entre vous et moi, recevoir un caillou par la tête dans un bon moment ne rend pas l’incident plus agréable pour autant. Donc, le fait de mentionner que ça tombe vraiment mal, ça ne veut rien dire. Par exemple si vous aviez à recevoir une gifle, attendriez-vous le moment opportun pour l’encaisser? Choisiriez-vous une période où vous êtes d’humeur à recevoir les coups? Pas plus! Que ce soit une panne d’essence, une crevaison, une collision, un dégât d’eau, un bris mécanique, un disfonctionnement d’un appareil électrique, aucune situation désagréable n’est souhaitée. Au fond, c’est simple : on n’en veut pas! Et si c’est impossible de l’éviter, on espère qu’elle nous procurera le moins de désagrément possible!
Il n’y a ni bon, ni mauvais moment. On n’est juste pas préparé à recevoir l’inévitable, à moins que ce soit l’inverse : on fait l’autruche en se disant que les malchances n’arrivent qu’aux autres…
Dès l’achat d’une voiture, on sait qu’un jour ou l’autre, elle va se détériorer et exiger des réparations. Lorsque l’on oublie de mettre de l’essence parce que l’on court dans tous les sens, on risque d’essuyer une panne en chemin. Si on néglige de dégeler son réfrigérateur au moins une fois par année, à un moment où à un autre, il va prendre une pause et cesser de refroidir, et ce, sans préavis. Tout le monde sait cela et pourtant chacun pousse sa chance au-delà du raisonnable. Résultat : on est surpris d’en payer le prix. Au fait, le sommes-nous réellement?
Si cela tombe vraiment au mauvais moment, c’est parce qu’on l’a un peu cherché, non? Et si tout ce déglingue comme par hasard, demandons-nous ce que nous avons fait au ciel pour mériter toutes ces tuiles ou plutôt, ce que nous avons omis de faire pour préserver notre matériel.
En somme, peu importe ce qui nous tombe dessus, l’essentiel est de respirer un bon coup et de faire ce qu’il faut, car aujourd’hui comme demain, des tuiles mal fixées ne peuvent que tomber!
Mésange
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