L'auteur en quelques mots

Il y avait longtemps que je rêvais de faire une petite vidéo. D'accord, je pouvais la faire. C'est au montage que ça se gâtait. Chacun ses talents! Bref, je me disais que le jour viendrait où j'aurais et le temps et la patience. Mais non. Ce temps n'est jamais venu. La patience non plus. Entretemps, le service des loisirs de la Ville de Terrebonne (ma municipalité) a décidé de faire de petites capsules pour présenter les auteurs et artistes de la région. Wow! Quelle belle initiative! D'une certaine, on nous offrait une visibilité dont chacun de nous rêvait.

Alors voici, en bref, ce que mes mots ont à dire...

Jocelyne xo

«Une histoire de vie»

https://www.youtube.com/watch?v=Et2VqUbZzkg

Un regard humain

Vivre le Salon du livre de Montréal, c'est un plongeon dans le regard de l'autre, deux bras tendus pour accueillir la vulnérabilité et s'émouvoir de la fragilité de l'être. C'est toucher le coeur de l'autre avec nos mots. C'est également une occasion extraordinaire pour pouvoir donner à ceux que l'on rencontre un peu de cette lumière qui nous habite.

Quelle enrichissante expérience! Quel beau moment entourée de gens fascinants, intéressants et avides de mots bienveillants!

À revivre, très certainement!

Jocelyne xo

* * *
Texte de Jacques Salomé
Paroles de rêves - Éd. Albin Michel
 
Femmes et hommes aux origines si lointaines qu'elles se sont perdues dans la poussière des étoiles, nous oublions trop souvent que nous avons non seulement des yeux, mais aussi un regard.

Que nous venions des montagnes, des vallées ou des villes, que nous soyons athées ou croyants, jeunes ou vieux, notre regard, même s'il est parfois une attente, est une offrande à la vie, un cadeau du coeur.

Qu'il soit proche ou plus lointain, ouvert ou distant, un regard dit et confirme la présence, et plus encore l'intensité d'un être. Il dit aussi la vivance qui circule en chacun.

Qu'il soit encore tourné vers le passé, ancré sur le présent ou prolongé sur l'avenir, chaque regard témoigne du désir d'exister à chaque instant, il s'avance bien au-delà de nous et ne craint point d'affronter l'inaccessible.

Un regard humain c'est une lumière dans la nuit des doutes.
* * * 



Du papier ou de la vie



Un choix difficile?
Voyons voir...






On nous dit que nous sommes à l’ère du sans-papier. Sans rire. Je pense qu’on se moque de nous. Je n’ai jamais vu autant de documents papier dans une seule pièce! Et l'aspect à ne pas négliger lorsqu’on fait du ménage dans nos documents, c’est la protection de certaines informations. On ne peut plus jeter à l’aveugle des factures, des reçus de caisse, des relevés bancaires, etc. On doit tout déchiqueter. Vraiment tout. Pourquoi? Parce que nous ne sommes pas à l’abri du vol d’identité. 

Et j'ai bien peur que, à ce rythme, le ménage de toute cette paperasse prenne une éternité à faire.

Soupirs…

Le drame n’est pas tant mes documents, mais bien ceux de mon défunt mari. Pour lui, tout était important. Tout, je vous dis. Vraiment tout. Je me sens un peu gênée de jeter ce qu’il avait si précieusement identifié, rangé, archivé. Ah! il doit en pleurer de me voir ainsi vider les tiroirs, les placards, les bibliothèques presque sans émotion. Après tout, ce n’est que du papier.
Enfin, pas tout à fait.

C’étaient des arbres auparavant. Des arbres remplis de vie.

L’émotion qui m’habite durant ce grand ménage obligé c’est la tristesse. C’est vrai, c’est affligeant de voir autant d’arbres sacrifiés pour la formalité administrative. Ben oui, on imprime au cas où l'on aurait besoin de prouver qu’on a bien reçu et payé une facture; on imprime pour nos dossiers au cas où le vérificateur passerait pour nous poser des questions sur nos transactions; on imprime en multiples copies juste au cas où l'on ne se souviendrait plus de l’endroit où  l'on a classé nos documents.

C’est désolant, je vous assure.

Mon constat? Nous avons de mauvaises habitudes.

On conteste haut et fort qu’on doit protéger nos arbres avec des pancartes dont le carton provient de la fibre naturelle des arbres. C’est un non-sens, vous ne trouvez pas?

Oui, le papier se recycle (là, on a bonne conscience, hein?). Mais pour le recycler, on pollue.

Il serait peut-être temps de changer de stratégie et de régler le problème en amont.

On est là à se plaindre que la planète se meurt, qu’il faudrait que les grandes industries de ce monde (celles dont les agents polluants ont un impact gravissime sur l’environnement et dont les effets ont une incidence sur l’accélération du réchauffement climatique) modifient leur façon de faire afin de préserver notre environnement. Et nous, que faisons-nous pour sauvegarder cette vie qui s’épanouit sous nos yeux? Que faisons-nous (individuellement parlant) pour diminuer la quantité de déchets produits quotidiennement dans notre foyer? Que faisons-nous pour ralentir le réchauffement de la planète? Peu de choses. On attend de voir ce que les autres vont faire… On se dit que notre propre contribution est tellement minime qu’elle va passer inaperçue. Donc, pourquoi s'affoler? Et notre conscience, elle, que nous dit-elle?

Les forêts (et les océans) sont les poumons de la Terre.

Sans poumons, le cœur de la vie cesse de battre.

A-t-on besoin de tant de papier pour prouver que l’on travaille fort, que l’on existe? A-t-on besoin de tant de choses autour de nous pour se sentir important?

Non. Ce ne sont pas les objets, les documents qui font en sorte que nous sommes quelqu’un. C’est notre attitude face à nous-même, face aux autres, face à notre environnement qui fait de nous des êtres importants (et conscients!) ou non. Le respect de ce que nous sommes, de la vie qui nous entoure, de ce qui nous est donné, jour après jour. Oui, la vie nous donne tout ce dont on a besoin. C’est nous qui voulons toujours plus et encore plus de ce qui finira un jour ou l’autre par nous encombrer et nous empêcher de voir l’essentiel, c’est-à-dire notre essence.

Alors voilà, je me débarrasse de ce qui m’empêche de mieux vivre, de mieux être. Je recycle, je donne, je vends en donnant une seconde vie à ce que j’ai jadis aimé et je pars du bon pied. 

Ce qui était n’a plus sa raison d’être. Je change. Les choses changent. La vie change… Alors, s’il y a moins de choses autour, il y aura aussi moins de distractions. Je pourrai me concentrer sur ce qui compte vraiment. Aimer, donner, m’émerveiller.

La paperasse? Non, merci. 

Prenons de bonnes habitudes en prenant soin de la nature non pas en recyclant le papier, le verre, le plastique, etc., mais bien en faisant des choix éclairés au départ, en répondant à la question : est-ce que j’en ai « vraiment » besoin? 

Comme moi, vous verrez; vous vous contenterez de peu. Et le peu est beaucoup plus facile à ranger, à gérer et à apprécier.

Bonne semaine tout le monde!

Jocelyne Gagné (Mésange)

P.-S. Où étais-je hier? Dans ma paperasse. Là, j’en suis sortie… Enfin presque!

Les grandes transformations

Certains disent que l’évolution d’une personne se fait petit à petit et que seuls quelques privilégiés prendront la voie express. Mais ce qu’on ne dit pas c’est que cette fameuse voie plus directe et plus rapide est celle de la douleur, de la souffrance, de la difficulté. Du pénible à soulever. 

- Mais qui serait assez fou pour la choisir délibérément? 
- Quelques-uns seulement. 
- Des fous, assurément, me diriez-vous. 
- Des fous, certes, mais pas si fous que ça… 

La difficulté ou l’épreuve peut nous tomber dessus à tout moment. On aurait beau dire qu’on ne l’a pas choisie, mais la vie semble nous démontrer le contraire. Selon elle, on a tout fait pour l’attirer… dans notre vie. Voilà, on est pris avec le problème. On a deux choix : l’ignorer jusqu’à ce qu’il devienne si gros qu’il obstrue notre champ de vision ou s’en occuper. 

Néanmoins, il arrive qu’on trouve la charge si énorme pour nos pauvres épaules qu’on doit se transformer pour y arriver. Alors, on met de côté la peur qui nous paralyserait et on fonce. On ne sait pas si notre tête va résister, si le cœur ne va pas lâcher, si le corps ne va s’épuiser à force d’en abuser. On fonce et «advienne que pourra!». Et étrangement, voilà que le corps change et devient plus fort, plus résistant. Voilà que la tête devient plus solide et plus déterminée. Voilà que le cœur s’enthousiasme à voir les progrès réalisés. 

La transformation s’opère non pas dans la facilité mais dans l’effort et la lutte contre nos blocages, nos limitations, notre incompréhension de ce qui nous arrive et notre incapacité à s’adapter et à gérer ce qui nous afflige. On se sent compressé, écrasé comme un bourgeon prêt à éclore, terrorisé à l’idée de ne pas pouvoir s’en sortir… vivant. 

Mais si le bourgeon éclot chaque printemps et survit à sa transformation, nous aussi allons survivre à celle-ci. Et plus encore, on va s’épanouir et ouvrir tout grand nos bras pour accueillir le nouveau. 

Les transformations peuvent être soudaines, brutales, mais rarement fatales. Au contraire, ce passage nous permet d’abandonner notre «vieille peau» (une version de nous-mêmes désuète) pour être soi. 

En ce lundi, je vous invite à ne pas redouter les grandes transformations… Accueillez-les et voyez votre vie éclore comme la feuillaison à l’arrivée de la douce saison. 

Soyez un peu fous et transformez-vous! 

Bonne semaine tout le monde! 

Jocelyne Gagné (Mésange) 


Sans fard ni masque

Ce soir, ce sera la balade des p’tits monstres, des zombies, des princesses et des personnages de Disney dans les rues du Québec. Ce soir, tout le monde va porter un masque. Tout le monde sans exception. Même ceux qui n’ouvriront pas la porte à ces quêteurs de bonbons. 

Car une fois que le masque est mis, on ne peut (ou on ne veut) plus l’enlever. 

Je le sais, car je l’ai porté et il m’arrive encore de le porter pour certaines personnes. 

Les gens nous voient d’une certaine façon. Ils aiment bien apposer une étiquette qui nous sied ou non. Ça les rassure. Ainsi, ils n’ont pas besoin de faire d’effort, de creuser bien loin pour chercher le meilleur en nous. Comme une vitrine que l’on regarde, on se fait vite une idée du contenu et s’il ne nous plaît pas, on passe à la prochaine, n’oubliant pas de mentionner à notre entourage d’éviter à tout prix cet endroit. 

Et puis, il y a nous. On se voit d’une certaine manière. Et ce qui nous fait faire la grimace, eh bien, on le dissimule derrière un masque. Ainsi, ça ne paraît pas aux yeux des autres. Qui pourrait se douter que nous souffrons, que nous sommes blessés, que nous avons des faiblesses, des peurs, que nous avons commis des erreurs? Derrière ce camouflage, il n’y a que des yeux qui brillent. 

Pas facile de s’ouvrir, d’être authentique, d’être vrai pour soi et pour les autres. 

Pas facile d’ôter le masque. 

On n’a peur de notre « nudité », de notre vulnérabilité. Mais c’est en étant vulnérable qu’on devient sensible à la vie, à ce qui nous entoure, à notre essence. C’est en sortant de l’ombre dans laquelle on s’est placé (ou d’autres nous ont mis) qu’on peut sentir la lumière sur soi, en soi. 

En ce lundi matin, je vous invite à vous ouvrir, quitte à être vulnérable, fragile, extrêmement inconfortable dans cette nouvelle ouverture. Néanmoins, je peux vous l’affirmer que, dans quelque temps, vous ne pourrez plus vivre autrement. 

Alors, laissez tomber les masques et sortez dans la lumière.

Bonne semaine tout le monde! 

Jocelyne Gagné (Mésange)



Souple ne veut pas dire mou

Il m’arrive de penser que certaines de mes qualités me nuisent. Je suis souple, adaptable, compréhensive. J’aime dépanner les autres et j’éprouve beaucoup d’empathie pour mes semblables, car après tout, ils me ressemblent. 

Bref, au début de l'été, j’ai été confrontée à une difficulté. 

Je vous explique... 

J’aime écrire. Beaucoup même. Et quand j’écris, je me donne à 200%. Oui, à 200%. Je ne regarde pas l’heure ; j’écris. Je suis mon idée et je la raffine jusqu’à ce qu’elle soit parfaite (enfin de mon point de vue). Et là, je ne compte pas les heures. Pourquoi? Ce n’est pas important ; l’article l’est. Alors je m’investis dans ce que je fais et j’oublie de m’arrêter, de me dégourdir les jambes, les épaules et le cou qui déjà montrent des signes de crispation. J’oublie même de manger, de boire et parfois de respirer. Je donne tout ce que j’ai, car c’est important : j’écris. Que ce soit un article, un billet, un chapitre de mon livre, j’écris parce que je sais que quelques mots suffisent pour changer la vie de quelqu’un. Il n’y a aucune prétention dans ce que je dis… Je lis des livres en quantité et je peux vous affirmer que chaque livre m’a transformée, petitement ou grandement. Certains par une seule ligne, d’autres par l’intégralité de l’œuvre. 

Cela dit, parfois on me demande d’être souple, de m’adapter à la demande. Je veux bien, croyez-moi! Et ne pensez pas que je suis une diva qui a ses caprices. Non, vous n’y êtes pas du tout. J’aime rendre service et faire plaisir. Ah ça oui! Mais, parfois, c’est tout simplement impossible. 

Mon père disait souvent (et le répète, mais moins souvent parce qu’on a appris la leçon cinquante ans plus tard, hi! hi! hi!) : « Celui qui travaille bien ne manquera jamais d’ouvrage! » C’est vrai. En voici la preuve : on va manger dans le restaurant dont le stationnement est plein à craquer, on demande un service à une adjointe qui déjà croule sous les dossiers à traiter, on demande à ceux qui sont souples de faire ce que les râleurs refusent de faire. 

Je suis souple et adaptable… J’aime ces qualités. Et ça me chagrinerait au plus haut point de devoir les changer par abus. Je souhaite le respect, car je respecte les autres. Je veux la considération, car je considère tout travail comme source de bonheur. Je désire l’authenticité, la même qui se retrouve dans mes écrits. J’aspire à une compréhension ; certes, les miracles peuvent se produire, mais à une échelle plus réduite… Je suis une femme après tout! 

Règle générale, je suis souple parce que je le veux bien. Je suis malléable, car j’aime l’harmonie, la simplicité, l’entraide… Et je me dis que la vie se doit être simple, allant du point A au point B. Mais je dois aussi me respecter. 

Je ne peux pas tout accepter, tout tolérer. 

Et ça me fait mal d’être obligée de mettre mon pied à terre (ou d’abattre mon poing sur la table), d’affirmer mon point de vue et de refuser de faire une chose qui m’attriste. Néanmoins, c’est ma blessure à moi. Je dois l’accepter et vivre avec. 

On n’est pas parfait. 

On essaie, même très fort, d’être mieux, d’être plus. Mais, je le répète, on n’est pas parfait! 

La vie attend de nous non pas la perfection, juste le désir d’être mieux qu’hier. 

Par conséquent, je me dis, si je fais de mon mieux, ça devrait suffire. Et si le mieux est de refuser quelque chose qui pourrait altérer ma confiance, l’estime que j’ai de moi, alors le mieux est de penser à moi plutôt qu’aux caprices de certaines personnes. 

S’affirmer n’est pas chose facile ; respecter ses limites non plus. Nous n’avons pas à dire oui à tout et tout le temps. Être souple ne veut pas dire être mou. Être souple, c’est choisir nos concessions selon ce que nous croyons être juste pour nous et les autres. 

Alors, faisons de bons choix afin de nous respecter tout en respectant les autres. Répondons à la demande en gardant en tête que nous avons le droit de refuser de faire quelque chose qui ne nous convient pas. Faisons de notre mieux et si les autres trouvent à redire, eh bien, il est peut-être temps pour nous de changer de décor ou de modifier notre cercle d’amis. 

Bonne semaine tout le monde! 

Jocelyne Gagné (Mésange) 




La gratitude

Après deux belles journées à savourer l'automne de mille et une manières, voilà que la routine nous attend. Sérieusement, a-t-on vraiment envie de reprendre le collier? Non. L'incroyable lumière qui nous enveloppait nous a donné l'enthousiasme pour démarrer de nouveaux projets,  relever des défis ou entreprendre de saines habitudes. Et la routine? On l'a oubliée. Dans un coin.

Et ce matin, en traversant la cuisine, quelque chose a attiré notre attention. Quelque chose qui patientait dans un coin...

La routine nous attendait.
(Soupir...)

Impossible de faire comme si on ne l'avait pas vue. Elle nous a vus et cela était suffisant pour nous faire courber le dos. C'est clair, on n'aura pas d'autres choix que d'aller la voir, la prendre sous le bras et l'inclure dans notre quotidien.

Soyons honnêtes: il nous arrive de vouloir étirer le bonheur à son maximum, craignant d'une certaine manière d'en manquer. On aimerait bien se faire quelques réserves au cas où les temps deviendraient durs.  C'est normal. Quand on se sent heureux, la vie devient tellement belle qu'on se demande pourquoi on râle sur tout et sur rien. On en vient à croire qu'on se plaint le ventre plein!

La routine a du bon. Elle nous rappelle qu'on doit être reconnaissant pour le plaisir, le bonheur, la joie ressentis. Elle nous invite à apprécier tout ce que l'on a dans le coeur et tout autour de nous. Au fond, elle nous demande peu de choses: après avoir vécu tant de beaux moments, elle souhaite qu'on la regarde différemment; si possible avec des yeux encore émerveillés du merveilleux qu'on a contemplé. Certes, la routine n'est pas aussi flamboyante que les couleurs qui égayaient la ligne d'horizon, pas aussi invitante que ces chemins lumineux que nous avons empruntés, pas aussi satisfaisante que cette sympathique promenade le long de la rivière. Non. Elle est assez "ordinaire" quoique rassurante. 

Et si ce matin, on regardait notre train-train quotidien avec des yeux aimants, compréhensifs, tolérants. Et si on prenait la peine d'apprécier le travail, les responsabilités, les choix qu'on a faits pour nous-mêmes et les autres. Oui, entretenir une maison c'est sans fin, mais ce sont ce toit et ces quatre murs qui abritent les réunions de famille, les confidences, les rires. C'est un endroit où il fait bon vivre. Prenons quelques minutes pour exprimer notre gratitude pour tout ce que nous avons, vivons et osons.

Nous sommes riches. Nous avons une routine; signe que nous avons une vie!

Bonne semaine tout le monde!

Jocelyne Gagné (Mésange) 


Nous y sommes

J’y travaillais déjà depuis un long moment. Un an pour être tout à fait juste.

C'est long et court à la fois.
 
Et puis un an, ça représente quoi dans une vie quand on a cinquante et un ans? Quelques semaines tout au plus. Je n’ai pas regardé le temps consacré à cet ambitieux projet ni l’énergie ni les sacrifices que j’ai faits à seule fin de pouvoir le tenir dans mes mains, dans mes bras, contre mon cœur.

Un rêve doit être contemplé, caressé, cajolé, secoué aussi, juste pour s’assurer qu’il est bien là dans notre poche.  Et c’est ce que j’ai fait. Il m’est même arrivé de hurler à pleins poumons en me traitant de folle pour avoir entrepris cette tâche titanesque, mais chaque fois, je retournais à mon poste de travail, heureuse d’écrire la suite…

Non, je ne regrette rien. Toutes ces heures à m’émouvoir, à rire, à trembler avec mes personnages, je les ai goûtées à leur pleine mesure. Et en fin de compte, je n’y ai pas vu les efforts ni le renoncement de certains plaisirs et loisirs, mais le contentement d’avoir extrait le meilleur de moi pour pouvoir vous l’offrir.

365 jours pour 454 pages.

365 jours pour la réalisation d’un autre rêve.

Une année, c’est peu de temps en effet.

Honnêtement? Ça valait le coup d’être passionnée (ou par moments, complètement cinglée), car mon rêve, je l’ai nourri. Et là, c’est lui qui me nourrit à sa façon.

Maintenant, je sais ce dont je suis capable. Je connais mes faiblesses et mes forces. Je connais mes temps de doute et mes heures de courage. Oui, l’écriture du deuxième tome m’a appris beaucoup sur moi. Je sais aujourd’hui que si je veux, je peux!

Jocelyne Gagné (Mésange)



http://leseditionsdelapotheose.com/Jocelyne-Gagn%C3%A9-auteure.php 

Le lancement de tome 2 « La divine providence - Les silences du ciel » aura lieu le 18 octobre prochain à 18h au Pacini de Terrebonne (1504 Chemin Gascon, Terrebonne, QC, J6X 3A3).  Je ferai une lecture d’extraits à 19h laquelle sera suivie d’une séance de dédicaces. Je vous y attends! (Ouvert à tous)

Pour commander en ligne, cliquez sur l'image.

La vie continue

On pourrait croire qu’on peut reprendre sa vie là où elle s’est arrêtée durant un moment; un moment qui pourrait sembler avoir duré une éternité. On pourrait croire qu’on pourrait faire comme si rien ne s’était passé, et poursuivre comme avant, mais ce n’est pas le cas. Quelque chose s’est passé. Quelque chose a changé le cours de l’existence en une fraction de seconde. La vie telle qu’on la connaissait n’est plus. Elle a une autre coloration, une autre dimension plus… viscérale. On vit le présent comme on ne l’a jamais vécu auparavant, car on connait la valeur du souffle qui entre et qui sort difficilement à cause d’une émotion trop vive. Ce même souffle qui maintient la vie. 

Oui, la vie. 

La vie qui nous habite. 

La vie que nous oublions trop souvent d’habiter. 

J’ai senti la vie s’en aller dans cette autre part que je ne souhaite pas me diriger. Et j’ai pris conscience de la valeur de chaque moment qui m’a été donné de vivre, de la beauté présente tout autour de moi, de la bonté qu’une mort soudaine réveille chez l’humain. J’ai réalisé que ces instants que l’on oublie de vivre pleinement parce qu’on est pressés, stressés et distraits par des priorités qui nous tiennent occupés, sont la lumière de notre vie. 

Et sans lumière, on finit par s’éteindre. 

Pour de bon. 

En ce lundi matin, je vous invite à vous arrêter un moment. Rappelez-vous les beaux moments de votre vie et placez-les sous la lumière. Regardez-les briller, étinceler, se transformer et illuminer votre présent. Ces petits riens forment votre vie. Et c’est tout ce que vous avez. 

De la lumière et de la vie. 

Bonne semaine tout le monde! 

Jocelyne Gagné (Mésange)



De l'autre côté de ce monde

Cher Guy, 
Cher époux,

Tu as pris une décision, et tu l'as prise seul, car tu le savais que je n'aurais pas été d'accord... J'aime bien m'obstiner, négocier, marchander. J'ai du tempérament et de bons arguments qui auraient pu faire pencher la balance autrement. Cependant, cette fois-ci, je vais devoir accepter ton choix. Un choix qui n'a pas été facile à faire pour toi; pas facile à comprendre pour moi.

Je vais mettre de côté mes nombreuses questions, mes grandes interrogations qui ne me mènent nulle part. Je vais plutôt saisir ces précieuses minutes pour te dire que j'ai eu une belle vie à tes côtés et qu'au final, même s'il y a eu des hauts et des bas, cet horizon montagneux était notre horizon, celui qu'on voulait avoir tous les deux. Tu me connais, l'homme de peu de mots c'est toi, pas moi... Moi, je pourrais écrire sur le sujet des heures durant, sur cette vie qui fut la nôtre, une vie composée de moments drôles, de moments tendres, de moments couleurs chagrin... Mais bon, je vais essayer de faire comme toi, de me limiter à l'essentiel.

Pas facile, je l'avoue. Et comme toujours, c'est lorsqu'on a besoin de faire court qu'on n'y arrive pas. 

Alors, permets-moi de te dire ceci: je te laisse partir. Je te laisse rejoindre ceux que tu aimes de l'autre côté de ce monde. Je te laisse vivre cette belle éternité sans un regard en arrière, sans craindre d'être heureux sans nous. Je te laisse choisir cette nouvelle vie qui sera différente de la mienne, de la nôtre... Je te laisse la "vivre" à la manière dont tu aurais aimer vivre celle que tu avais avec nous.

Cher Guy, je te laisse maintenant à ta nouvelle vie et je sais au fond de moi qu'elle sera plus lumineuse et plus joyeuse que celle que tu viens tout juste de quitter. Comment je le sais? Je le sais, c'est tout.

Je t'embrasse...
Et là où tu es, prends soin de toi.

Jocelyne xoxo

P.-S. Guy est décédé le 4 septembre dernier.  Il a pris sa voiture et il a roulé... jusqu'au ciel.




Devant l'inconnu

Parfois, les défis que la vie nous réserve sont comme cette montagne qui est sortie de terre pendant que l'on dormait, surprenant le dormeur (nous) à son réveil, lui faisant laisser tomber sa tasse remplie d'un café brûlant devant l'étonnante apparition.

La bouche encore ouverte d'étonnement, on est là à fixer la chose qui se dresse devant nous sans trop comprendre. Et la seule question qui nous vient à l'esprit c'est: pourquoi?
 
Le fait est que la montagne est là. Et elle est là pour rester.

D'un seul coup, on vient de perdre de vue cet horizon que l'on connaissait si bien, ce soleil qui nous faisait don régulièrement de sa lumière dès le matin, ce décor qui nous était si familier et qui nous rassurait par son immobilité et sa constance.

Le décor a soudain changé. Plus rien n'est pareil.

Du moins, c'est ce que l'on croit.

On a le nez tellement collé sur ce monumental obstacle qu'on ne voit plus les possibilités. On oublie que de l'autre côté de la maison, l'horizon est toujours là. Le soleil aussi, ainsi qu'une partie du décor que l'on connaît bien. Et que, de ce côté, cette fulgurante irruption qui nous déstabilise tant fait juste un peu d'ombre sur la galerie et sur le champ qui s'étant devant nous.

On a toujours le choix de voir les choses avec difficulté ou ouverture... 
On peut décider de gravir la montagne avec notre maison sur le dos et de déménager de l'autre côté de celle-ci pour retrouver les levers de soleil que nous aimions. On peut décider de sortir le pic et la pelle et passer sa vie à aplanir la montagne afin d'obtenir la vue d'avant. On peut aussi la regarder avec respect en se disant: «Eh bien, il y a du nouveau dans ma vie... de l'inattendu. Ce que je ne comprends pas n'est pas forcément mauvais... »

Et qui sait, on va peut-être découvrir que cette montagne c'est la plus belle chose qui pouvait nous arriver... Il y a de la vie dans la montagne, des visiteurs inattendus (rongeurs, oiseaux, cerfs...) qui viendront égayer nos matins par leur visite journalière. Il y a de la fraîcheur qui court sur le flanc de la montagne laissant un banc de brouillard totalement féérique à la tombée de la nuit. Il y a de la couleur et de la lumière qui s'agrippent au feuillage et qui colorent en vert ou en bleu la montagne selon l'heure du jour. Il y a du défi à vouloir la gravir juste pour la vue, juste pour le plaisir.

Ce que l'on voyait avant c'était magnifique, merveilleux. Ce que l'on voit maintenant peut être tout aussi magnifique et merveilleux.
 
La montagne n'est qu'une montagne. Rien d'autre.
Tout comme les défis.

Au fond, lorsque l'inconnu frappe à notre porte, tout ce qu'on a à faire, c'est d'ouvrir... 
De s'ouvrir.

Bonne semaine tout le monde! 
Jocelyne Gagné (Mésange)



Ce qui nous appesantit

Quand tout bouge en dedans comme en dehors,
Lorsque le vent est si fort qu’il secoue notre âme,
Il faut alors trouver quelque chose pour nous enraciner,
Une terre accueillante pour y ancrer nos pieds
Afin de ne pas perdre la tête.

Si on ne peut arrêter le cours des choses,
Alors on se doit de s’arrêter un moment,
S’arrêter et observer ces choses qui nous entourent,
Ces émotions qui nous habitent,
Car toute cette agitation extérieure vient de l’intérieur.

Qu’est-ce qui nous trouble à ce point?
La colère? L’amertume? Les déception?
Les désillusions? La peur? L’incertitude?
Cessons ce va-et-vient entre le passé et le futur.
Cessons ce tourment qui nous agite inutilement.

Tout ce que nous avons ce n’est ni un hier ni un demain.
Tout ce que nous avons c’est un présent,
Quelques heures pas plus,
Quelques instants de grâce,
Un peu de temps pour faire de notre mieux,
Pour vivre de notre mieux.

Jocelyne Gagné (Mésange)